Les maisons de la Cité internationale reflètent des influences architecturales variées, tout en partageant une grande exigence dans le traitement de leurs espaces intérieurs et extérieurs. Beaucoup associent architectes, designers et artistes pour créer mobilier et aménagements. Conçues pour favoriser la convivialité, elles offrent de vastes lieux collectifs propices aux échanges, avec souvent un hall majestueux, comme à la Fondation Biermans-Lapôtre ou à la Fondation des Etats-Unis. Leurs grands salons accueillent la vie culturelle et se distinguent parfois par des fresques ou peintures remarquables.
La Cité internationale universitaire de Paris n’est pas seulement un lieu d’architecture ; elle est aussi un véritable musée à ciel ouvert où se côtoient peintures, fresques, tapisseries et décors uniques. Dans les maisons, l’art investit les espaces collectifs et participe pleinement à l’esprit des lieux. Ces œuvres témoignent d’une époque où l’on associait volontiers architectes, peintres et décorateurs pour concevoir des ensembles harmonieux, au service du dialogue des cultures. Elles prolongent ainsi l’idée fondatrice d’un lieu tourné vers la rencontre, en enrichissant chaque maison d’une identité artistique singulière.
Dans ces salons conçus pour favoriser les échanges, plusieurs artistes ont laissé des créations exceptionnelles. Ainsi, la Fondation des États-Unis abrite de monumentales fresques Art déco signées Robert La Montagne Saint-Hubert, inscrites aux Monuments historiques, qui retracent les grands âges de l’art français. À la Fondation Biermans-Lapôtre, les fresques réalisées en 1927 par René Gaucher illustrent quant à elles des sites emblématiques du patrimoine culturel et historique de Bruxelles, Anvers, Namur et Liège.
Plus loin, le salon néoclassique de la Fondation hellénique est orné d’une frise peinte par Pierre Victor Robiquet, représentant des scènes inspirées des jeux antiques et de la mythologie. À la Fondation Deutsch de la Meurthe, la salle de musique dévoile un décor académique dédié à la danse, peint par Guy-Loë et restauré par les étudiants de l’Institut national du patrimoine.
D’autres maisons mettent à l’honneur la peinture et les arts décoratifs sous d’autres formes. La Résidence Lucien Paye accueille d’imposantes tapisseries de Roger Bezombes. Le grand salon du Collège néerlandais présente deux peintures murales de Doeve : l’une consacrée aux Indes orientales néerlandaises avant l’indépendance politique de l’Indonésie, l’autre représentant une carte des Pays-Bas avec une indication de toutes les villes universitairtes. À la Maison du Japon, le grand salon et le hall sont magnifiés par deux tableaux du célèbre Foujita, commandées directement par le fondateur : L’arrivée des occidentaux au Japon et Les chevaux.
Enfin, le hall d’entrée de la Maison des étudiants de l’Asie du Sud-Est se distingue par sa rampe d’escalier inspirée du Palais impérial de Hué et son riche décor. Il accueille aussi un tableau de Lê Phô daté de 1929, intitulé La maison familiale au Tonkin ou Temps de repos d’une mère et de trois enfants dans un préau.
Ces œuvres ne sont pas de simples ornements : elles contribuent à faire de la Cité internationale un lieu habité par les arts, où chaque espace raconte une histoire et prolonge le voyage culturel. Elles participent à la beauté quotidienne offerte aux résidents et aux visiteurs, consolidant la vocation humaniste et artistique de ce campus hors du commun.
Ces six fresques, réalisées par Robert La Montagne Saint-Hubert se trouvent dans le grand salon de la Fondation des Etats-Unis, inscrit aux Monuments Historiques depuis 2009.
Dans les jardins de la Maison du Mexique est installée une réplique de la pierre du soleil, une œuvre emblématique de l’art aztèque.
Installée depuis 1929 à la Maison du Japon, cette peinture du célèbre artiste Tsugouharu Foujita représente la rencontre entre deux civilisations.
Le salon de la Fondation danoise est orné de fresques de Kraesten Iversen qui explorent le paysage danois à travers le prisme des quatre saisons.
La rénovation de la Maison des étudiants de l’Asie du Sud-Est a permis la restauration de cette toile de 1929 par les étudiants de l’Institut national du Patrimoine.
Détachée de l’Eglise Santa Maria dei Servi de Milan, cette fresque attribuée à un auteur proche de Giovannino de’ Grassi est présentée à la Maison de l’Italie.
Le Salon Courbe de la Fondation suisse abrite une remarquable fresque colorée La peinture du silence, réalisée en 1948 par Le Corbusier.
Cette toile de Jerk Werkmäster, exposée à la Maison des étudiants suédois, est réalisée à la manière d’une fresque de Dalécarlie, région connue pour ses décorations murales naïves.
Sur les murs de la Bibliothèque centrale, une peinture de George Léo Nicolas Degorce célèbre les origines médiévales de l’université de Paris.
Le grand salon de la Fondation Lucien Paye est orné de tapisseries monumentales de Roger Bezombes exécutées dans les ateliers d’Aubusson. Ces tapisseries ont été classées au titre des Monuments historiques en 2003.
La Cité internationale occupe une place singulière dans le paysage culturel parisien. Elle dispose d’un environnement propice à la création et au rayonnement des arts. Elle souhaite aller plus loin en faisant du campus un nouveau laboratoire culturel et artistique à Paris et un lieu d’accueil des artistes internationaux en exil ou à la recherche d’un lieu inspirant.
Le Théâtre de la Cité internationale organise des ateliers leur permettant de pratiquer une discipline artistique liée à la scène. Ils sont accompagnés par des artistes en résidence ou des intervenants extérieurs.