Une école pour la paix
La génèse du projet
Sa concrétisation
Ses fondateurs
Frise historique
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Une école des relations humaines pour la paix

La Cité universitaire est née de la conjugaison de préoccupations hygiénistes et pacifistes au sortir de la Première Guerre mondiale ainsi que d’une volonté de répondre à la crise du logement. L’ambition de ses fondateurs était de créer une « école des relations humaines pour la paix » en offrant à des étudiants français et internationaux des conditions de logement et d’études de qualité dans un lieu propice aux rencontres et aux échanges multiculturels.

La genèse d’un projet utopiste

André Honnorat, l’un des fondateurs de la Cité universitaire, formule dès 1919 le vœu de créer « un lieu où les jeunes de tous les pays puissent, à l’âge où l’on fait des amitiés durables, avoir des contacts qui leur permettent de se connaître et de s’apprécier ».

Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts en 1920, il imagine avec Paul Appell, mathématicien et recteur de l’Université de Paris, une Cité destinée à accueillir les étudiants des universités parisiennes. Pour les deux hommes, défenseurs d’un pacifisme internationaliste et membres influents de cercles œuvrant autour de la Société des Nations, l’éducation des jeunes et les échanges entre pays peuvent fournir une assise à la paix et empêcher le retour d’un conflit mondial.

Pour atteindre cet idéal, ils trouvent en la personne d’Émile Deutsch de la Meurthe, industriel prospère, à la tête des Pétroles Jupiter devenus SHELL France, le premier grand mécène qui financera entièrement en 1925 la toute première résidence, la Fondation Emile et Louise Deutsch de le Meurthe.

La création d’une fondation nationale 

Après la construction de la Fondation Deutsch de la Meurthe, il fallait donner à la Cité universitaire la dimension internationale entrevue dès l’origine par André Honnorat. Soutenue par le talent administratif et juridique de Jean Branet, conseiller d’État devenu en 1924 président directeur général des Pétroles Jupiter, et par la générosité et l’engagement du banquier David David-Weill, une Fondation nationale, association sans but lucratif, est constituée.

Elle sera reconnue d’utilité publique en 1925 et formera la base pour la future évolution de ce projet visionnaire. Jean Branet rédige les statuts de la fondation et donne à la Cité universitaire son organisation. A ses côtés, David David-Weill assure la fonction essentielle de trésorier. Grâce à ses diverses donations, la Cité universitaire a pu acquérir en 1927 un terrain d’un hectare et demi afin d’étendre sa superficie. Ce projet, peu figé à l’origine, se transformera au cours des années grâce à l’implication de personnalités influentes, apportant chacun leur modèle culturel et leur vision du monde dans un contexte géopolitique évolutif.

ILS EN PARLENT

Un des desseins essentiels de la Cité est de faire entrer en relation quelques-unes des intelligences qui sont l’espoir de demain et de les amener ainsi à s’apercevoir que les hommes, malgré la diversité de leurs origines et des traditions qui les ont formés, ne sont pas si différents les uns des autres qu’ils l’imaginent

André Honnorat

La concrétisation d’une utopie

1921 : naissance d’une utopie

Le projet d’une « école des relations humaines pour la paix », rêvé par André Honnorat et Paul Appell, prend un tour très concret en 1921. Une course contre la montre s’engage alors pour concrétiser ce projet malgré les nombreuses difficultés administratives à surmonter.

1925-1938 : l’extension du domaine

Dès 1925, les constructions s’accélèrent. Gouvernements étrangers, mécènes et écoles se mobilisent  en finançant l’édification des premières maisons. En moins de 15 ans, 19 maisons sont construites sur le campus.

1945 – 1969 : un nouvel élan bâtisseur

Malgré le sévère coup donné par la Seconde Guerre mondiale, les idéaux pacifistes n’ont rien perdu de leur actualité. Un patrimoine restauré et 17 nouvelles maisons permettent d’accueillir jusqu’à 5 500 étudiants. C’est l’heure de l’expansion de la Cité universitaire.

Découvrez les fondateurs de ce campus unique au monde

La Cité universitaire doit son existence à l’imagination, à l’humanisme et à la persévérance de personnalités d’exception, politiques, intellectuels, industriels et mécènes. Ils ont su donner naissance à une “école des relations humaines pour la paix”.

André Honnorat

Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts de 1920 à 1921, il a été le principal fondateur de la Cité internationale. Il en a été le président de sa création à 1948.

Émile Deutsch de la Meurthe

Industriel prospère, à la tête des Pétroles Jupiter, Émile Deutsch de la Meurthe a financé la première maison du campus.

Paul Appell

Mathématicien, recteur de l’niversité de Paris, il est l’un des principaux fondateurs de la Cité universitaire.

100 ans d'histoire

1921
1923
1925
1926
1927
1928
1929
1930
1930 
1931
1932
1933 
1936
1937
1938
1946
1950
1953
1954 
1956
1957
1959
1963
1967
1968
1969
1921
Création de la Cité universitaire

La loi est votée un jour avant l’échéance de la proposition de financement d’Emile Deutsch de la Meurthe.

1923
La première pierre est posée

La Fondation Emile et Louise Deutsch de la Meurthe, première maison du campus porte le nom de son mécène. L’architecte, Lucien Bechmann, a adopté un style régionaliste pittoresque inspiré de collèges anglais comme Oxford.

1925
Création d’une Fondation nationale pour gérer la Cité

André Honnorat prend la présidence de cette fondation de droit privé, reconnue d’utilité publique

1926
Maison des étudiants canadiens

Fondé à l’initiative de Philippe Roy, Haut-Commissaire du gouvernement canadien au début des années 1920, le bâtiment est signé de deux architectes, le français Emile Thomas et le canadien Georges Vanier.

1927
Fondation Biermans-Lapôtre

La Maison des étudiants belges et luxembourgeois a été bâtie grâce à Jean-Hubert Biermans, homme d’affaires qui avait fait fortune au Canada. Ce bâtiment monumental évoque les architectures traditionnelles flamande et wallonne.

1928
Fondation argentine

Une partie de la construction de la maison a été financée par le gouvernement argentin et l’autre grâce à l’industriel argentin d’origine allemand, Otto S. Bemberg.

Maison de l'Institut national agronomique

Le bâtiment fut la première maison d’école d’élèves ingénieurs ouverte à la Cité internationale. Sa construction a été financée par le ministère français de l’Agriculture.

1929
Maison du Japon

La Maison est édifiée grâce à la générosité de Jirohachi Satsuma, petit-fils d’un riche commerçant japonais de filage. L’étroitesse du terrain a imposé la construction d’un édifice tout en hauteur, inspiré des constructions nipponnes. Le grand salon et le hall sont décorés de deux peintures murales signées du célèbre peintre Foujita : « L’arrivée des occidentaux au Japon » et « les chevaux ».

1930
Maison des étudiants arméniens (Fondation Marie Nubar)

Le diplomate et philanthrope arménien Boghos Nubar a fait une donation pour financer l’édification d’un pavillon arménien. Le bâtiment de l’architecte Léon Nafilyan perpétue les traditions architecturales arméniennes

Maison des étudiants de l'Asie du Sud-Est

Ancienne Maison de l’Indochine, elle voit le jour dans le contexte de la France impérialiste de l’époque. Son financement est dû à un comité d’initiative, composé en majorité d’industriels français installés dans la région. La pause de la première pierre a eu lieu en présence de l’empereur d’Annam Bao-Daï et du ministre des Colonies.

1930 
Fondation des États-Unis

Inaugurée en présence de ses fondateurs, le couple américain Mabel et Homer Gage, la maison était destinée à incarner l’amitié franco-américaine et  à offrir un lieu d’hébergement aux étudiants et chercheurs américains à Paris.

1931
Maison des étudiants suédois

Créée grâce à l’action de l’association « L’Amitié Franco-Suédoise », le bâtiment évoque un manoir du XVIIIe siècle, auxquels certains éléments comme les fenêtres aux volets bleus placées à la mode suédoise donnent une touche « nordique ».  

1932
Fondation Danoise

Sa construction a été financée par des moyens privé et publics. Le style de la Maison exprime aussi bien le classicisme que le fonctionnalisme nordique de l’entre-deux-guerres. A la fois sobre, strict et accueillant.

Fondation hellénique

Signé par l’architecte Nikolaos Zahos, le bâtiment rend hommage aux architectures de la Grèce antique.

1933 
Fondations suisse

Ce bâtiment est l’un des chefs-d’oeuvre du campus, réalisé par Le Corbusier et Pierre Jeanneret dans un style résolument avant-gardiste préfigurant les futures “Cités radieuses”. La même année est inaugurée la Fondation Rosa Abreu de Grancher créée par Albert Laprade.

Maison des Provinces de France

À son ouverture, cette imposante maison était la plus grande de la Cité internationale, avec 320 chambres. Les premiers dons étaient destinés à édifier une fondation destinée aux étudiants alsaciens redevenus français en 1918. Grâce à l’apport de fonds supplémentaires, publics et privés, le projet a été élargi à l’ensemble des provinces de France.

1936
Maison Internationale

La conception de ce bâtiment, financé par John D Rockefeller junior, a été confiée en 1933 à l’architecte américain Jean-Frédéric Larson. Ce dernier s’est inspiré de l’architecture française classique, en particulier du château de Fontainebleau.

1937
Fondation de Monaco

L’initiative de cette maison revient au prince Pierre de Polignac, grand-père de l’actuel prince Albert Il. En 1929, une première donation a permis la création d’environ 50 lits. La même année est inauguré le Collège d’Espagne dont le style classique est inspiré du Palais de Monterrey à Salamanque

Collège Franco-Britannique

Créé pour témoigner de l’amitié entre la France et la Grande-Bretagne, le Collège devait accueillir un nombre égal d’étudiants français et anglais. Parmi les donateurs figurent l’État français et un couple franco-britannique, Edward et Helen Nathan.

1938
Collège néerlandais

L’initiative de sa construction revient à un comité créé en 1924 par Frans Vreede, directeur du Centre d’études néerlandaises à Paris. Il s’agit de la seule œuvre de Willem Marinus Dudok édifiée en France, constituant ainsi un témoignage unique de l’un des architectes les plus éminents de l’école hollandaise active dans l’entre-deux-guerres.

1946
Deuxième Guerre mondiale

La Cité universitaire est occupée. Certaines maisons sont réquisitionnés par les troupes allemandes, puis par les armées alliées, subissant des dommages importants.

1950
Deux nouvelles maisons

Inauguration des deux premières maisons de la nouvelle ère de construction : la Fondation Victor Lyon et la Maison des Arts et Métiers.

Résidence Lucien Paye

Inaugurée sous le nom de Maison de la France d’Outre-Mer, sa vocation initiale était d’accueillir à Paris les étudiants originaires des territoires français d’outre-mer.

1953
Maisons de Tunisie

Le projet est né en 1947 alors que la Tunisie était encore sous protectorat français. C’est une œuvre de l’architecte Jean Sebag. La maison se distinguait par la qualité de son équipement intérieur et de son mobilier réalisés par Charlotte Perriand, Jean Prouvé, Alain Richard, Marcel Gascoin et Pierre Faucheux.

Maison du Mexique

Dès 1925, un emplacement était réservé sur le site pour une résidence destinée à accueillir les universitaires mexicains. La Maison du Mexique a été inaugurée le 8 octobre 1953. Sa construction a été financée par le gouvernement mexicain et par des particuliers notamment des familles appartenant à la colonie française établie au Mexique. Elle a été imaginée par l’architecte Jorge L. Medellin et l’ingénieur Roberto L. Medellin.

1954 
Maison de Norvège

La Maison de Norvège a vu le jour grâce à la donation d’un comité norvégien qui a recueilli à parts égales des subventions de la France et de la Norvège. Prévue initialement pour abriter 50 chambres, la maison en a accueilli finalement le double conformément aux souhaits de l’Université de Paris.

1956
Maison des industries agricoles et alimentaires

La Maison des industries agricoles et alimentaires a été financée par le ministère de l’Agriculture et l’Association nationale de la meunerie française. Elle est signée des architectes Francis Thieulin et Xavier de Vigan, qui disposaient d’un budget serré. Ils ont donc opté pour des volumes simples avec deux ailes qui s’articulent sur la verticale d’une cage d’escalier.

Fondation de l’Allemagne – Maison Heinrich Heine

Malgré des contacts établis dés 1927, Maison de l’Allemagne a tardé à s’ouvrir en raison du contexte politique. Il fallut attendre les années 1950 pour que le projet voie le jour, grâce à des universitaires qui constituèrent un comité de soutien. Ce fut alors la première représentation officielle de l’Allemagne en France, dix ans après la fin de la guerre.

1957
Maison du Cambodge

Construite grâce à une donation du gouvernement royal du Cambodge, la maison a été dessinée par l’architecte Alfred Audoul. A partir dans années 1970, la guerre civile au Cambodge agite le milieu étudiant cambodgien à Paris. En 1973, de violents incidents opposent des résidents de la maison. Devenue incontrôlable, celle-ci a été fermée. Elle n’a rouvert ses portes que trente ans plus tard.

Maison de l'Italie

Sa réalisation a été rendue possible, dans un esprit de soutien aux étudiants italiens, par la  contribution financière de l’État Italien, des Rotary Clubs italiens, de plusieurs organisations et institutions italiennes, ainsi que de nombreux mécènes.

1959
Maison du Brésil

Sa construction fut financée par l’Institut brésilien d’études pédagogiques. Le bâtiment a été réalisé par Lucio Costa et Le Corbusier, deux grandes figures de l’architecture du Mouvement moderne.

 

Construction du périphérique

Le périphérique sonne la fin de l’extension du campus à la fin des années soixante et l’ampute de terrains constructibles.

1963
Maison du Liban

Première libanaise titulaire d’un doctorat en Sorbonne, Victoria Khouzami fonda en 1948 l’Association culturelle franco-libanaise pour promouvoir la construction d’un pavillon destiné à accueillir une centaine d’étudiants libanais de haut niveau.

1967
Résidence André de Gouveia, Maison du Portugal

En 1960, José Henrique de Azeredo-Perdigao, président de la Fondation Calouste Gulbenkian, s’est engagé à financer la construction d’une maison pour les étudiants et chercheurs du Portugal.

1968
Maison de l'Inde

Treize ans après son indépendance de l’Empire britannique, l’acte de donation pour la construction d’une maison de l’Inde a été signé par le gouvernement indien sous l’impulsion de l’ambassadeur de l’Inde à Paris. En 2013, un pavillon adjacent a été bâti à l’Est du premier bâtiment.

1969
Maison de l’Iran

Dans le contexte d’ouverture internationale de l’Iran et d’échanges culturels privilégiés avec la France, le Shah, encouragé par son épouse Farah Diba, alumni du Collège néerlandais, décide d’édifier une maison de 100 chambres pour les étudiants iraniens. Ce bâtiment réalisé par Claude Parent, André Bloc, Mossem Foroughi et Hedar Ghiai, sera le dernier pavillon construit à la Cité internationale lors de la seconde phase de construction. Elle prend le nom de Fondation Avicenne en 1972.

1921
1923
1925
1926
1927
1928
1929
1930
1930 
1931
1932
1933 
1936
1937
1938
1946
1950
1953
1954 
1956
1957
1959
1963
1967
1968
1969

Cité 2025 : un développement historique

La Cité internationale connaît aujourd’hui une nouvelle phase de développement marquante. D’ici à 2025, soit 100 ans après sa création, elle accueillera 10 nouvelles maisons et modernisera l’ensemble de ses services. Découvrez cette nouvelle étape de l’évolution du campus.

Découvrez un patrimoine exceptionnel

Pour en savoir plus sur l’histoire de la Cité internationale, son architecture et son développement, rendez-vous dans notre Centre du patrimoine. Exposition permanente, visites thématiques et supports numériques innovants vous feront traverser le temps et l’espace à la découverte de ce lieu d’exception.