Un rêve qui devient réalité

De grands mécènes internationaux ont permis au rêve des fondateurs de prendre forme. Le premier, Emile Deutsch de la Meurthe,  impulse le mouvement avec la Fondation qui porte son nom et qui sera inaugurée en 1925. L’architecte Lucien Bechmann est choisi pour réaliser un ensemble de pavillons dotés de tout le confort moderne de l’époque qui révèlent l’ambition placée par ses fondateurs dans cette Cité universitaire.

19 maisons construites avant 1938

Le projet de la Cité internationale mobilise la générosité de mécènes qui ont apporté leur contribution à l’édification des premières maisons : le sénateur canadien Joseph-Marcellin Wilson, à l’origine de la Maison des étudiants canadiens, Jean-Hubert Biermans et Berthe Lapôtre pour la Fondation belge et luxembourgeoise, John D. Rockefeller Jr, pour la Maison internationale et bien d’autres…

Entre 1925 et 1938, le rythme des constructions ne faiblit pas. Malgré la crise économique, gouvernements étrangers, mécènes et écoles continuent de s’associer à l’œuvre de la Cité en finançant l’édification d’une maison pour faire vivre ensemble des étudiants du monde entier. En moins de 15 ans, 19 maisons sont ainsi construites par les plus grands architectes dans des styles révélateurs de l’éclectisme architectural de l’entre-deux-guerres et de la politique de métissage conduite à la Cité internationale. A la veille de la guerre, le nombre de résidents s’élève à 2 400, représentant 52 nationalités.

André Honnorat : un infatigable voyageur

Président de la Cité internationale jusqu’en 1948, André Honnorat multiplie les voyages et les conférences pour rechercher des fonds et convaincre  ses interlocuteurs étrangers. Infatigable voyageur, il parcourt pendant trente ans la plupart des pays d’Europe, d’Amérique, du Proche-Orient et d’Asie. Ses voyages permettent de réunir des souscriptions importantes et 19 maisons voient le jour avant la Deuxième Guerre mondiale.

Découvrir les fondateurs de la Cité internationale

Des maisons aux architectures soignées

Les maisons sont ornées de détails qui font la fierté des pays représentés. La Fondation hellénique est bâtie en 1932 avec colonnes et fronton et réinterprète les éléments de l’architecture néoclassique tout en employant les techniques de construction les plus modernes. La Maison des étudiants arméniens-Fondation Marie Nubar, construite en 1930, perpétue les traditions architecturales arméniennes en empruntant à l’architecture religieuse les principales caractéristiques du décor sculpté qui orne les façades du pavillon. Dans la Maison internationale, bâtie intégralement grâce à la donation du philanthrope américain John D. Rockefeller Junior, un self-service, digne des plus modernes campus américains, est inauguré dès 1936.

C’est un âge d’or. L’expansion de la Cité internationale bénéficie de l’esprit internationaliste ambiant. Mais ce développement doit faire face aux nouvelles réalités du monde. Les rapports entre pays se crispent et la Seconde Guerre mondiale vient mettre un terme à cette période. Au départ des étudiants dès 1938, après les accords de Munich, succède la réquisition par les par les troupes allemandes, puis par les armées alliées. Bien que largement dégradée, vidée d’une partie de son mobilier, la Cité internationale entame cependant sa deuxième phase d’expansion dans un délai très court.

Découvrez 3 maisons aux architectures emblématiques, construites entre 1925 et 1938

Jirohachi Satsuma finance la Maison du Japon

En 1927, Jirohachi Satsuma, petit-fils d’un riche commerçant japonais de filage, s’engage auprès de l’Université de Paris à financer la construction d’un bâtiment à la Cité internationale. La première pierre est posée en 1927 en présence du Prince Ri, beau-frère de l’empereur Hirohito. L’édifice inspiré des constructions nipponnes est doté d’un décor nuancé et raffiné qui reflète la tradition architecturale japonaise.

Une maison d’étudiants néerlandais à Paris

En 1926, un comité initié par l’ambassadeur des Pays-Bas à Paris est créé pour recueillir des fonds pour la construction d’une maison d’étudiants néerlandais à Paris. Abraham Preyer, américain originaire des Pays-Bas, fait un don très généreux en souvenir de son fils Arthur, tué sur le front français en 1918. Le bâtiment, inauguré en 1938 et réalisé par Willem Marinus Dudok, est considéré comme l’un des chefs d’œuvre de la Cité internationale.

La Fondation Suisse de Le Corbusier

Inauguré en 1933, c’est le premier édifice moderne construit à la Cité universitaire. Des fonds privés et une subvention fédérale permettent de financer sa construction. Véritable « machine à habiter », elle illustre les « cinq points d’une architecture moderne » selon son architecte Le Corbusier : pilotis, plan libre, façade libre, fenêtres en longueur et toit terrasse. La touche finale est apportée par la création du mobilier, dessiné en collaboration avec Charlotte Perriand.

1945 – 1969 : le renouveau

Malgré le sévère coup donné par la Seconde Guerre mondiale, les idéaux pacifistes n’ont rien perdu de leur actualité et guident la Cité universitaire vers un nouvel essor. Un domaine restauré et 17 nouvelles maisons, chefs-d’œuvre d’architecture, permettent d’accueillir jusqu’à 5 500 étudiants dans un parc exceptionnel. C’est l’heure de l’expansion de la Cité universitaire.

Découvrez un patrimoine exceptionnel

Pour en savoir plus sur l’histoire de la Cité internationale, son architecture et son développement, rendez-vous dans notre Centre du patrimoine. Exposition permanente, visites thématiques et supports numériques innovants vous feront traverser le temps et l’espace à la découverte de ce lieu d’exception.