Une exposition architecturale et artistique du XXe siècle à ciel ouvert véritable exposition de l’architecture du XXe siècle

Le sévère coup donné à l’idéal pacifiste avec la Seconde Guerre mondiale n’entame pas le volontarisme des fondateurs. Sous l’impulsion de Raoul Dautry, ancien ministre de la Reconstruction et de l’urbanisme, qui succède à André Honnorat à la présidence de la Fondation nationale en 1948, la Cité universitaire s’engage rapidement dans une nouvelle ère de développement : 12 maisons sont construites dans les années 1950, suivies de 5 autres dans les années 1960. Avec ses 17 nouvelles maisons, la Cité universitaire voit sa capacité d’accueil portée à 5 500 lits, soit le double de celle atteinte à la fin de première période de construction (1925-1938).

Après la guerre, un patrimoine à restaurer

Les dégradations causées par l’occupation du site par les armées allemandes et les troupes alliées ont été considérables. La Cité universitaire entreprend ainsi au sortir de la guerre une vaste campagne de restauration de son patrimoine immobilier et de remplacement du mobilier endommagé ou disparu. La réfection des pistes d’athlétisme, des terrains de sport et de la grande pelouse, ainsi que la plantation de nouveaux arbres, permettent finalement à la Cité universitaire de retrouver à la fin des années 1950 son état d’avant-guerre.

 

Le nouvel élan bâtisseur

Créées principalement avec le concours de gouvernements étrangers – les mécènes étant moins nombreux -, les nouvelles fondations sont édifiées, pour la plupart, sur de nouvelles parcelles situées à l’est et au sud du parc. Entre 1950 et 1969, le développement de la Cité universitaire est marqué par l’arrivée de nouveaux acteurs (grandes écoles et nouveaux Etats influents) qui font de la Cité universitaire le théâtre prestigieux de nouvelles relations internationales et un laboratoire d’innovations architecturales pour les grands maîtres de la scène architecturale d’après-guerre.

Avec la Maison des élèves-ingénieurs Arts et Métiers, construite entre 1950 et 1961, et la Maison des industries agricoles et alimentaires, édifiée en 1956, les grandes écoles affirment leur intérêt pour l’œuvre de la Cité universitaire et leur volonté d’y prendre part, confortant d’autant le prestige du site. A l’origine, la Maison des Arts et Métiers devait se composer d’un pavillon, inauguré en 1950. Mais l’augmentation des effectifs a conduit l’école à commander un second pavillon, inauguré en 1961, faisant ainsi de cette maison, avec ses 710 lits, la plus grande du campus.

 

Des jeunes Etats qui s’affirment sur la scène internationale

La seconde phase de développement de la Cité universitaire est aussi celle de son internationalisation. Elle confirme que le développement du campus est étroitement lié à l’évolution du monde et de ses rapports de force. Si la période entre 1925 et1938 avait ouvert la Cité universitaire aux grandes puissantes « occidentales » (Etats-Unis, Canada, Belgique, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Espagne, etc.), la période entre 1952 et 1969 voit de jeunes Etats, nés de la décolonisation ou de guerres d’indépendance, affirmer leur présence et leur influence sur la scène internationale via la construction d’une maison sur le campus. C’est le cas notamment de la Tunisie (1953), du Cambodge (1957) et du Liban (1963). Puis, durant la Guerre froide, des Etats membres du mouvement des non-alignés comme l’Inde (1968) et l’Iran (1969) rejoignent le projet des grands fondateurs.

 

La construction du périphérique : un tournant pour l’aménagement

A la fin des années 1950, la construction du boulevard périphérique vient bouleverser la physionomie du site et contrarier durablement les ambitions d’extension de la Cité universitaire. En effet, implanté en bordure sud, le périphérique l’ampute d’une frange de 60 mètres de large sur toute sa longueur la privant de 2 hectares de terrains constructibles. A cette réduction de surface s’ajoute la dislocation du domaine : un des deux bâtiments de la Maison des Arts et Métiers se trouve isolé de l’autre côté du boulevard. Enfin, certains équipements sportifs doivent être supprimés ou réaménagés pour libérer la bordure sud. A partir de ce moment, contrainte au Sud comme au Nord, à l’Est et à l’Ouest, la Cité internationale universitaire de Paris (nommée ainsi à partir de 1963 pour mieux marquer le caractère international du campus et son appartenance à l’Université de Paris) n’a plus la possibilité de s’étendre, et c’est avec la Maison de l’Iran, inaugurée en 1969, que s’achève le deuxième cycle de construction. Il faudra attendre 2012 et les échanges fonciers pour entrevoir de nouvelles perspectives de développement.

Des architectures innovantes

Alors que la première période de construction se caractérisait surtout par la coexistence de styles architecturaux variés rappelant l’identité nationale des maisons, cette nouvelle période voit se déployer le style international à travers des chefs-d’œuvre signés par des architectes célèbres. Cette nouvelle période de construction est marquée par des expériences architecturales innovantes réalisées par des architectes de renom. Parmi eux, on peut citer Le Corbusier et Lucio Costa, représentants célèbres du mouvement moderne d’avant-guerre, à qui la Cité internationale doit la Maison du Brésil (1959). Claude Parent, architecte théoricien du plan oblique, cosigne, quant à lui, la Fondation Avicenne (ancienne Maison de l’Iran) en 1969.

Découvrez trois architectes et designers
qui ont marqué cette période

Le Corbusier

Né le 6 octobre 1887 à La Chaux-de-Fonds en Suisse, Le Corbusier est un architecte, urbaniste, décorateur, peintre, sculpteur et homme de lettres. Il est l’un des principaux représentants du mouvement moderne. A la Cité internationale, Le Corbusier a réalisé deux maisons. La Fondation suisse, d’abord, en 1933, qu’il conçoit avec son cousin Pierre Jeanneret. Cette maison est l’une des réalisations les plus marquantes de l’entre-deux- guerres. La Maison du Brésil est la seconde maison que la Cité internationale doit à Le Corbusier, associé à Lucio Costa. Inaugurée en 1959, elle est l’un des chefs d’œuvre du campus.

Charlotte Perriand

Née le 24 octobre 1903 à Paris, Charlotte Perriand étudie à l’école de l’Union centrale des arts décoratifs entre 1920 et 1925. Deux ans plus tard, elle devient architecte d’intérieur et équipe son atelier place Saint-Sulpice. Elle est l’une des figures emblématiques de l’architecture et du design du XXe siècle. Sa première collaboration à la Cité internationale commence avec la Fondation suisse. Elle participe à la conception du mobilier d’origine en privilégiant la fonctionnalité et les espaces de rangements. Plus tard, elle réalisera l’équipement  intérieur des chambres de la Maison du Brésil  et également le meuble bibliothèque pour les chambres des  maisons de la Tunisie et du Mexique.

Claude Parent

Né le 26 février 1923 à Neuilly-sur-Seine, Claude Parent est un architecte français, connu notamment pour   la fonction oblique en architecture qu’il érige en mouvement artistique. Professeur à l’École spéciale d’architecture à Paris, il forme dans l’atelier qu’il avait avec Paul Virilio plusieurs grands noms de l’architecture contemporaine française, comme Jean Nouvel. Claude Parent obtient le grand prix national de l’architecture en 1979 et est élu président de l’Académie d’architecture puis membre de l’Académie des beaux-arts en 2005 au fauteuil de Jean Balladur. A la Cité internationale, il réalise la Maison de l’Iran (aujourd’hui Fondation Avicenne) avec André Bloc, Moshen Foroughi et Heydar Ghiai en 1969.

Cité 2025 : un développement historique

La Cité internationale connaît aujourd’hui un nouveau développement marquant. D’ici 2025, elle disposera de 10 nouvelles maisons, soit 1 800 logements supplémentaires, et aura modernisé ses infrastructures et ses services. Découvrez le projet et les nouvelles réalisations architecturales.

Découvrez un patrimoine exceptionnel

Pour en savoir plus sur l’histoire de la Cité internationale, son architecture et son développement, rendez-vous dans notre Centre de  patrimoine. Exposition permanente, visites thématiques et supports numériques innovants vous feront traverser le temps et l’espace à la découverte de ce lieu d’exception.