La Cité, une "zone"

Les premières réalisations de la Cité internationale sont situées sur les anciennes fortifications de Thiers. Ce que l’on appelait alors la « zone » était une mosaïque de terrains maraîchers, de roulottes et de constructions précaires.

Projet d’une Cité universitaire

En 1921, André Honnorat, alors ministre de l’Instruction publique, nomme Paul Appell recteur de l’Université de Paris. Mathématicien célèbre et président de l’Académie des sciences, Paul Appell a été pendant la guerre président du Secours national où il s’est efforcé de mobiliser les générosités. Les deux hommes, soucieux des conditions de vie difficiles des étudiants parisiens, songent à créer une Cité destinée à accueillir des étudiants méritants. Ils trouvent en la personne d’Émile Deutsch de la Meurthe le mécène qui mettra en œuvre cet idéal.

 

Emile Deutsch de la Meurthe : le premier mécène

Industriel prospère à la tête des Pétroles Jupiter, qui deviendra la Shell France, Émile Deutsch de la Meurthe est fidèle à la tradition philanthropique de sa famille. Il mécène déjà plusieurs associations charitables. Il souhaite créer « une œuvre durable » et offre dix millions de franc-or pour construire une maison destinée à accueillir des étudiants dans les meilleures conditions. Le terrain propice à la réalisation de cet ambitieux projet est trouvé au sud de Paris, sur la ceinture des fortifications de Thiers édifiées en 1845. Leur déclassement, voté en 1919, doit permettre l’extension de la ville : lotissement de l’emprise du rempart et aménagement d’une ceinture d’espaces verts autour de la ville (parcs, jardins, terrains de sport, etc.).

 

Une course contre la montre

Émile Deutsch de la Meurthe assortit sa donation d’une clause restrictive : que la convention soit signée dans un délai d’un an, faute de quoi il retirerait ses fonds. Une véritable course d’obstacles administratifs est alors engagée pour faire aboutir le projet avant l’échéance fixée. Le 28 juin 1921, 24 heures avant l’expiration de l’ultimatum, le Journal Officiel publie la loi autorisant la création de la Cité universitaire sur un terrain de 28 hectares, face au parc Montsouris. D’après cette convention, seuls les terrains des anciens bastions 81, 82 et 83 pourront être construits, soit 9 hectares. L’espace de la « zone » anciennement militaire conserve, lui, le statut de non aedificandi et devra faire place à un vaste parc, élément de la « ceinture verte » réclamée par les hygiénistes.

 

Naissance d’une Cité Jardin

Dès 1921, Lucien Bechmann (architecte) et Jean Claude Nicolas Forestier (architecte paysagiste) sont chargés de concevoir le parc de cette « cité-jardin » qui doit mêler harmonieusement paysage et constructions, espaces de promenade et terrains de sport. Influencés par les principes d’aménagement des campus américains qu’ils ont visités, Bechmann et Forestier (puis Léon Azéma) dessinent un parc, selon une trame régulière, compartimenté en espaces distincts : un grand mail planté de tilleuls en alignement, une vaste pelouse centrale et des équipements sportifs aux extrémités est, ouest et sud du parc. Les travaux d’aménagement, de grande ampleur, s’étendent sur près de dix ans. Au nord de l’espace dédié au parc, les emprises des futures constructions s’alignent d’abord sur deux rangs le long du boulevard Jourdan. La Fondation Deutsch de la Meurthe, inaugurée en 1925, est la première maison construite à la Cité internationale. Suivent, en quelques années, celles du Canada, de la Belgique, de l’Argentine, d’Agroparistech et du Japon.

Découvrez les personnalités qui ont participé à la conception de la Cité internationale

Jean Branet

Conseiller d’État, il collabore avec André Honnorat à la création et à la gestion de la Cité internationale. Il s’occupe particulièrement de la création administrative et juridique de la Fondation nationale pour le développement de la Cité universitaire de Paris dont il rédige les statuts.

David David-Weill

Banquier et financier, il fait don de plusieurs millions de franc-or à la Cité internationale. Il en a été le premier trésorier et le vice-président dès sa création jusqu’à son décès. Une avenue traversant la Cité internationale porte son nom en son hommage.

Lucien Bechmann

Architecte-conseil de la Cité internationale, Lucien Bechmann est chargé de dessiner le plan d’ensemble du campus, avec Jean-Claude Nicolas Forestier, puis Léon Azéma, et lui donner son caractère de « Cité-jardin » alliant espaces bâtis, espaces de promenade et terrains de sport.

1925-1938 : l’extension du domaine

A partir de 1925, les constructions s’accélèrent. Gouvernements étrangers, mécènes et écoles se mobilisent  en finançant l’édification des premières maisons. En moins de 15 ans, 19 maisons sont construites sur le campus.

Découvrez un patrimoine exceptionnel

Pour en savoir plus sur l’histoire de la Cité internationale, son architecture et son développement, rendez-vous dans notre Centre du patrimoine. Exposition permanente, visites thématiques et supports numériques innovants vous feront traverser le temps et l’espace à la découverte de ce lieu d’exception.