A l’occasion de la 8e édition du Festival « Jardins du monde en mouvement », la Cité internationale universitaire de Paris, avec le soutien en mécénat de la Caisse des Dépôts, mécène principal, lance un appel à projets pour la création d’œuvres éphémères dans son parc de 34 hectares . Les candidatures sont recevables jusqu’au 5 janvier 2025.
Développer et soutenir les initiatives culturelles, promouvoir et diffuser au plus grand nombre la création artistique internationale font partie des engagements de la Cité internationale pour donner un sens au monde. Dans le cadre de ses engagements, la Cité internationale s’est fixée l’objectif de développer les expérimentations, d’accueillir des programmes artistiques et de contribuer à la sensibilisation du public au développement durable.
Depuis sa création en 2017 et grâce au soutien en mécénat de la Caisse des Dépôts, le concours Jardin du mouvement permet aux architectes, urbanistes et paysagistes, étudiants ou en activité de proposer une création paysagère sur le thème de la valorisation du patrimoine culturel impliquant les enjeux de développement durable. Il offre aux jeunes talents l’opportunité de sortir du format habituel de la maîtrise d’œuvre pour s’approprier un espace paysager, le doter d’un projet créatif et engagé. Depuis 2023, le concours est ouvert aux artistes. Chacun pourra ainsi imaginer une œuvre teintée d’utopie, de poésie et de fantaisie avec une dimension relative au vivant, qui saura interpeller les visiteurs de la Cité internationale en quête de découverte.
L’année 2025 célébrant le centenaire du campus, les créations paysagères de cette nouvelle édition devront matérialiser 100 ans de vie de la Cité internationale à travers une création paysagère, en représenter une valeur, un ensemble de valeurs, une spécificité, une fonction ou un usage, etc.
Cinq créations éphémères seront sélectionnées pour dialoguer avec les architectures ou les jardins de la Cité internationale. Elles devront témoigner de l’histoire culturelle du lieu, en mettant l’accent sur une dimension matérielle ou immatérielle de cette histoire et mettre en avant les valeurs humanistes du lieu. Elles devront également proposer au moins une dimension du développement durable : matériaux biosourcés, récupération des eaux pluviales, niches écologiques, partage des ressources, comportements écoresponsables, etc.
La sélection des candidats se fera sur la cohérence et l’originalité du propos artistique, sur la qualité paysagère de l’œuvre, sur la prise en compte du milieu, sur la considération des missions et valeurs portées par la Cité internationale, , sur les enjeux environnementaux et sur sa faisabilité technique. Les projets seront sélectionnés par un jury composé de professionnels du monde de la culture et du paysage, de représentants du mécénat de la Caisse des Dépôts et de représentants de la Cité internationale. Une bourse de 8 000 € sera attribuée à chaque lauréat.
UN PROJET SOUTENU PAR LE MÉCÉNAT DE LA CAISSE DES DÉPÔTS, MÉCÈNE PRINCIPAL
Le programme de mécénat Architecture et paysage : pour construire un avenir meilleur respectueux de l’environnement et révéler les richesses notre patrimoine culturel.
Date limite des candidatures : 5 janvier 2025 à minuit
Depuis 2017, parmi ces 30 créations in situ, certaines ont fortement marqué le paysage de la Cité internationale en proposant un univers paysager intimement lié à son patrimoine culturel.
En 2017, Lucie Bulot et Emeline Brossard créent l’œuvre Archéologie du végétal qui dialogue avec la Fondation hellénique toute proche. Constituée d’une colonnade de blocs de terre comme extraits d’un chantier de fouilles archéologiques, elle dévoile les étapes consécutives de la création des sols, révélant les éléments indispensables au développement de la vie, à l’image d’une frise chronologique.
En 2018, le Virus de sel réalisé par le Collectif Atisô / Atelier Patus / LJ-Asia dans le jardin de la Maison des étudiants de l’Asie du sud-est alerte sur un phénomène mal connu : l’intrusion d’eau salée dans les terres arables du delta du Mékong, due principalement au réchauffement climatique, qui se propage et brûle les champs de riz. Dans ce jardin expérimental, les végétaux sélectionnés se substituaient aux rizières disparues.
En 2019, Platisphère créé par Pierre-Emanuel Guyader et Marion Normand interrogeait l’impact de l’homme sur son environnement, à travers la prolifération du plastique dans les océans. Particulièrement visible sur les littoraux, ce phénomène était représenté par un nid végétal accueillant un œuf scindé en deux parties, une moitié symbolisant la vie par l’éclosion végétale, l’autre la mort à travers les déchets plastiques.
En 2021, Soline Portmann met en scène A tribute to Luis B. au sud de la Maison du Mexique. Sa création paysagère rend hommage à l’architecture émotionnelle de Luis Barragan. L’architecture et la nature s’imbriquent dans un équilibre mouvant : le cadre construit se laisse traverser par la vigueur du végétal. Le végétal, véritable colonne vertébrale en mouvement, est mis en valeur par la couleur et la trame du socle. L’architecture est au service de la nature et la nature magnifie l’objet architectural, alimentant un perpétuel dialogue.
En 2022, Anourak Visouthivong, Ophélie Jolys, Lise Saporita et Clémence de Sorbier se sont inspirées de l’analyse de l’anthropologue Richard Pottier pour créer Yu Di Mi Heng, un jardin de plantes médicinales signalées par un jeu de plaques translucides colorées. Il évoquait la perte de sens de la maladie et du mot guérir à travers le « pouvoir thérapeutique » de la conception lao, issu des vertus des plantes, combinées à l’efficacité magique des mots et des gestes.
En 2023, Tristan Israel et Amandine Massé créent Culture textile, une œuvre paysagère qui matérialise le passage souterrain de l’ancienne voie de chemin de fer aujourd’hui empruntée par le RER B. Composée de deux toiles mi-textiles et mi-végétales s’extrayant de la terre, elle questionne notre rapport à la pollution engendrée par l’industrie textile.
En 2024, Les reflets du vivant de l’architecte Clarisse Cheung retrace poétiquement les parcours et interactions des résidents de ce campus ouvert sur le monde. L’œuvre se compose d’environ 400 fines tiges métalliques ancrées dans une structure en bois, et sur lesquelles sont fixés des disques de papier résistant à l’eau. Ce champ de disques oscillant au gré du vent, évoque ainsi les rencontres fortuites créées dans ce lieu humaniste. Les Reflets du Vivant devient un lieu spirituel et sensible pour cette diversité foisonnante qui suscite rencontres, discussions, repos et contemplation à l’abri des pins.