Pour les résidents, l'heure du départ a bientôt sonné

La fin de l’année universitaire approchant, les maisons de la Cité internationale se préparent à la traditionnelle période des grands départs. 6800 résidents s’apprêtent en effet à quitter le campus le temps d’un été ou définitivement pour partir vers de nouvelles aventures. Candice Hamel, responsable d’exploitation de la Maison du Portugal-André de Gouveia et de la Maison des étudiants arméniens nous raconte comment ses équipes se préparent à ce grand rendez-vous.

Comment s’organise une maison en ce temps de grands départs ?

Cette période est très intense, physiquement comme émotionnellement ! C’est une organisation millimétrée, toutes les équipes sont sur le pont. Tout le monde est mobilisé : les chargés d’accueil, les responsables accueil/planning, les ouvriers de maintenance, les équipes de ménage et nous, les responsables d’exploitation. Il faut tout passer au peigne fin, préparer les dossiers de nos résidents en départ, nous assurer qu’ils aient bien fourni les éléments nécessaires, assurer les remboursements de leur dépôt de garantie, programmer les états des lieux de sortie, prévoir le nettoyage des chambres et leur remise en état d’un point de vue technique après le départ, vérifier que les résidents aient bien remis les clés et cartes en leur possession… L’objectif est de penser à tout pour que le départ se déroule le mieux possible. Surtout qu’à peine a-t-on le temps d’avoir ce petit pincement au cœur qu’il nous faut enchaîner sur l’arrivée des groupes d’été. Au sein de la Maison du Portugal, 81 résidents nous quittent le 30 juin et le 2 juillet nous accueillons 85 nouveaux résidents pour un mois. Bref, c’est plutôt sportif et cela nécessite une bonne coordination d’équipe, avec les équipes internes de la Cité internationale et beaucoup d’organisation ! 

Quand les départs se feront-ils ?

Ils vont essentiellement se concentrer sur une journée ! Vendredi 30 juin pour mes deux maisons, mais c’est l’une des dates phares de l’année pour toutes les maisons du campus. Nous avons 81 départs programmés au sein de la Maison du Portugal sur 169 résidents et 40 en moyenne au sein de la Maison des étudiants arméniens sur 74 résidents mais cette année c’est un peu différent car la maison est en travaux de rénovation énergétique donc il n’y aura « que » 20 départs.

En majorité, que font les résidents en quittant le campus ?

La plupart des résidents rentrent chez eux dans leurs pays et villes d’origine. Ils vivent toute l’année pour la majorité loin de leurs proches car ils viennent des quatre coins du monde. Cette année, nous avons des retours en Arménie, au Liban, au Portugal, en Inde et au Japon. Que ce soit pour retrouver leurs familles ou poursuivre leurs cursus dans une autre ville ou même un autre pays, une nouvelle aventure s’offre à eux. 

Certains reviendront-ils en septembre prochain ?

Nous aurons en effet le plaisir de revoir certains de nos résidents. Ils pourront être logés dans la même maison ou être brassés dans une autre. Ce que nous appelons le brassage c’est l’échange de résidents en accord avec une autre maison du campus afin d’encourager le mélange culturel et respecter les idéaux de la Cité internationale. Par exemple, pour l’année 2022/2023, au sein de l’Arménie 24 résidents ont été réadmis sur 47 et 6 ont été brassés avec la Maison de l’Italie, le Collège d’Espagne ou encore la Fondation hellénique. Pour cette année, nous ne le saurons qu’en juillet lors de la tenue de la commission de réadmission. 

Les résidents laissent-ils des choses dans la maison ?

Oui après 1 an passé chez nous voire plus pour certains, ils finissent par accumuler quelques objets, qu’ils ne souhaitent pas rapporter avec eux dans leurs valises. Dans ce cas, ils déposent les vêtements, livres et ustensiles de cuisine dont ils veulent se séparer dans des cartons en libre-service dans les espaces communs de la maison. Ils seront mis à disposition des futurs résidents. C’est une initiative 100% résidente. D’ailleurs, à la Maison du Portugal, le comité des résidents s’est lancé dans une grande opération de nettoyage et a ainsi redonné vie à d’anciens matériels de cuisine abandonnés dans les cuisines communes. Les nouveaux arrivants n’auront ainsi pas besoin de faire de nouveaux achats, des objets de seconde main les attendent déjà. Ils peuvent aussi remettre leurs objets ou vêtements à Cité Souk qui est une initiative soutenue par la Cité internationale qui a pour objectif d’offrir une seconde vie aux objets abandonnés par les anciens résidents tout en aidant les nouveaux résidents à s’équiper rapidement et à moindre coût. 

Pour qui le départ est-il le plus difficile ? 

Honnêtement, l’été dernier j’ai vécu mes premiers grands départs et c’était dur ! Forcément on s’attache à nos résidents. Nous vivons quotidiennement avec eux, partageons leurs joies et leurs peines. Cela tisse des liens. Pour marquer la fin de leur séjour, la Maison des étudiants arméniens comme celle du Portugal organisent des moments conviviaux autour d’un barbecue ou d’un brunch. Avant de partir, certains d’entre eux nous laissent des cartes avec des mots touchants, des témoignages que nous gardons précieusement, ils sont aussi signe que  notre mission a été bien accomplie. 

Un souvenir en particulier à partager sur la promotion de cette année ?

Ah oui, Paolo. C’est l’un de nos résidents à la Maison du Portugal. Son équipe de football, le SSC Naples a été sacré vainqueur d’Italie. Il était tellement heureux, qu’il jouait l’hymne napolitain tambour battant dans le hall d’entrée de la maison. Il voulait même installer des hauts parleurs dans la maison et montrait à tout le monde les photos et vidéos de sa ville en folie. C’était très drôle… Et c’est un exemple parfait du partage que l’on trouve ici.