La Maison du Brésil, financée par l’Institut brésilien d’études pédagogiques, a été inaugurée le 24 juin 1959. Au départ, sa conception a été confiée au grand architecte brésilien Lucio Costa qui a reçu en 1952 cette commande directement du gouvernement brésilien. Ce dernier a fait appel à son ami Le Corbusier, déjà auteur de la Fondation suisse, pour l’aider à développer le projet. Mais ce dernier a modifié profondément l’esquisse initiale de Lucio Costa. Ces changements n’ont pas été du goût de Costa qui a refusé sa qualité d’auteur.
La maison de 100 logements a le statut de fondation reconnue d’utilité publique. Le conseil d’administration est présidé par l’ambassadeur du Brésil en France.
Le bâtiment, composé d’une barre d’habitation de cinq étages, est porté par de puissants pilotis en béton brut de décoffrage, surmontés de poutres. La façade est traitée en loggias colorées, à la manière des unités d’habitation construites par Le Corbusier. Les circulations et les cuisines d’étage ouvrent sur le parc alors que les chambres sont orientées sur l’avenue Pierre de Coubertin. L’édifice a été inscrit à au titre des monuments historiques en 1985.
Charlotte Perriand a conçu l’aménagement des chambres et a complété le mobilier avec quelques pièces dessinées par Jean Prouvé et Harry Bertoïa. Le rez-de-chaussée abrite le hall d’accueil, la salle Lucio Costa avec son théâtre et son espace d’exposition, la salle de réunion, les bureaux et l’appartement de direction.
L’absence d’entretien, l’usure des installations, la chute des panneaux de façades et la dégradation de l’environnement sonore du bâtiment ont conduit à sa fermeture pour travaux de 1997 à 2000. Les architectes Bernard Bauchet et Hubert Rio ont été chargés de sa réhabilitation. Les travaux ont été menés en liaison étroite avec la Fondation Le Corbusier et l’architecte en chef des monuments historiques, Benjamin Mouton. Les travaux ont principalement porté sur les éléments de construction endommagés, la restitution de certains espaces dans leur état initial et l’amélioration du confort. Une chambre historique avec son mobilier d’origine signé Charlotte Perriand a été reconstituée. La maison a rouvert ses portes à la rentrée 2000.