L’édification de la Maison des étudiants de la francophonie s’inscrit dans le cadre du projet de développement de la Cité internationale, Cité 2025, qui lui permettra d’ici 2025, soit un siècle après sa création, de disposer de 10 nouvelles maisons et de proposer 1800 logements supplémentaires, s’ajoutant aux 6000 logements déjà existants. Elle avait été annoncée à l’Académie française par le président de la République, Emmanuel Macron, le 20 mars 2018, dans son plan pour la promotion de la francophonie. Demathieu Bard immobilier a été choisi en avril 2018 aux termes d’un dialogue compétitif de plus d’un an, piloté par la Cité internationale, avec l’appui de prestataires extérieurs parmi lesquels l’agence Bruno Fortier architecte, le bureau d’étude technique Tohier, le cabinet DS Avocats et Carole Héripret, conseil en montage immobilier. Le promoteur a confié la conception de la Maison des étudiants de la francophonie à l’agence Baumschlager Eberle Architectes.
La Maison des étudiants de la francophonie est gérée par la fondation nationale Cité internationale universitaire de Paris.
La pose de la première pierre s’est tenue le 20 mars 2019 lors de la Journée internationale de la Francophonie, en présence de : Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Adama Ouane, administrateur de l’Organisation Internationale de la Francophonie, Gilles Pécout, recteur de la région académique Île-de-France, recteur de l’académie de Paris, chancelier des universités de Paris, Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie et de Jean-Marc Sauvé, président de la fondation Cité internationale universitaire de Paris, vice-président honoraire du Conseil d’État.
L’idée maitresse du projet a été de réaliser une résidence sculpturale, en mouvement. Avec sa silhouette qui s’élève en « proue » à l’extrémité sud-ouest du campus, elle est clairement identifiable. L’implantation du bâtiment et sa volumétrie s’inscrivent dans le système urbain des constructions situées le long du périphérique, à l’instar de la Fondation de Chine et du Pavillon Habib Bourguiba. Sa situation urbaine permet des points de vue spectaculaires, d’une part sur le paysage dynamique du boulevard périphérique, et d’autre part sur le parc.
La construction répond aux critères de performance énergétique pour limiter son impact environnemental. Le chauffage du bâtiment est assuré par une chaufferie alimentée en gaz. Celui de la salle polyvalente est réalisé grâce à des batteries chaudes qui réchauffent l’air soufflé via une centrale de traitement d’air. L’eau chaude sanitaire est produite grâce à une pompe à chaleur autonome qui puise les calories des eaux grises du bâtiment. La ventilation est assurée par un système à double flux et l’isolation par du polystyrène expansé et de la laine de verre.
La résidence propose 300 logements et des espaces communs pour favoriser la vie collective : une salle polyvalente de 140 m², une bibliothèque e-learning de 100 m², un espace foyer, une salle de jeux, des salles de travail, des cuisines collectives et un salon-bar pour se réunir. La structure des logements a été pensée pour qu’ils soient modulables : les studios peuvent être transformés en T2 en abattant la cloison intermédiaire.
Le bâtiment est implanté de manière à former un rempart contre les nuisances du boulevard périphérique et offrir aux logements les meilleures orientations. Les 300 chambres sont sont exposées à l’est, côté stade, et à l’ouest, côté rue Hyacinthe Vincent. Le volume général est légèrement plié avec une faille vitrée au niveau des circulations verticales. Les façades sont conçues à partir d’un module préfabriqué en béton sablé gris clair ; ce qui génère un jeu d’alternance entre les pleins et les vides des ouvertures.
La Maison des étudiants de la francophonie va permettre de renforcer la coopération universitaire et scientifique avec les pays francophones. 150 studios sont réservés par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) dans le cadre d’un partenariat signé avec la Cité internationale universitaire de Paris. Ce partenariat permet à la maison de faciliter la mobilité étudiante et des chercheurs francophones. Les étudiants francophones du réseau de l’AUF vont en effet séjourner sur le campus et y rencontrer des des étudiants d’origine et de culture diverses.
La Cité internationale et l’AUF font le pari de la mise en valeur des talents des pays francophones en leur ouvrant les portes des meilleurs établissements d’enseignement supérieur franciliens.
Depuis sa création en 1925, la Cité internationale universitaire de Paris place la promotion de la francophonie au cœur de son projet. Les manifestations culturelles ou intellectuelles qu’elle organise ou auxquelles elle s’associe font vivre les idéaux et les valeurs universelles que porte la francophonie. Elle a notamment accueilli la Conférence internationale pour la langue française et le plurilinguisme dans le monde. La Cité internationale universitaire de Paris compte parmi ses anciens résidents des personnalités francophones célèbres : Léopold Sédar Senghor, Habib Bourguiba ou encore Abdou Diouf.