Une grande famille toujours active

Une association réunie autour du commissariat canadien (équivalent du consulat) s’est montré, dès les années 1900, sensible aux conditions d’hébergement des étudiants installés à Paris. Elle a formulé l’idée de créer une maison pour les accueillir, idée dont le haut-commissaire du gouvernement canadien, Philippe Roy, s’est saisie. Mais, il a dû attendre la fin de la Première Guerre et surtout le lancement du projet de la Cité universitaire en 1919 pour se mobiliser. Il a su intéresser le sénateur canadien Joseph-Marcelin Wilson qui a offert la plus grande souscription. Ce dernier a fourni les trois-quarts des fonds nécessaires à la construction, rendant ainsi possible la création de cette maison, inaugurée en 1926. La Maison des Étudiants Canadiens est toujours restée un organisme privé sans but lucratif dans lequel sont impliqués quelques descendants de la famille du sénateur Wilson, le premier donateur. Parmi ces descendants, Jean Ostiguy a été particulièrement actif, ayant consacré plus de 45 ans à la maison. Son leadership et ses collectes de fonds ont permis aux étudiants canadiens d’avoir un logement abordable en France. Le « Comité au Canada de la Maison des étudiants canadiens à Paris » est actuellement présidé par Robert Panet-Raymond, arrière-petit-fils du fondateur.

La maison a le statut de fondation reconnue d’utilité publique, dont le conseil d’administration est présidé par l’Ambassadeur du Canada en France.

Un bâtiment de style méridional

Le bâtiment, inauguré en 1926, est signé de deux architectes, le français Emile Thomas et le canadien Georges Vanier.  De style méridional, il intègre des éléments caractéristiques de l’architecture de la Côte d’Azur tels que les portes-fenêtres en façade sud ou les balcons ajourés de tuiles écailles.. À l’origine, il était composé d’un corps central terminé par un toit à double pente et deux ailes latérales surmontées de toitures-terrasses traitées en pergolas. C’est dans les espaces intérieurs, notamment dans l’élégante galerie que l’on trouve la « touche » canadienne matérialisée au sol par une mosaïque de belle facture qui figure le castor et la feuille d’érable, symboles nationaux.

Une création inuit

En 2014, la Maison des Étudiants Canadiens a invité Peter Irniq à installer un inuksuk, soulignant ainsi l’intérêt qu’elle porte à la culture inuit. Cette construction en pierre, placée devant son entrée principale, comme un signal d’invitation à entrer dans l’univers inuit, fait partie intégrante de la culture canadienne. Un inuksuk n’est pas une sculpture à proprement parler. Il peut revêtir plusieurs significations selon sa forme, son orientation et son lieu d’implantation. Il peut indiquer la présence d’une rivière poissonneuse, d’un lieu de campement, constituer un piège lors de la chasse aux caribous ou célébrer un évènement important. Sa silhouette parfois anthropomorphique rappelle que ce mot en langue inuktitut signifie « qui agit comme un humain ». 

Des rénovations successives

Le bâtiment a connu plusieurs tranches de rénovation et d’extension. En 1968, par l’adjonction de deux ailes latérales, la maison est passée de 47 à 102 chambres. En 1984, les travaux ont surtout porté sur le salon et les combles. En 2005, la dernière réhabilitation a permis de remettre la maison aux normes, de restructurer les espaces communs, d’optimiser le nombre de logements et de ravaler la façade désormais bicolore. La maison compte aujourd’hui 143 logements.

Alumna célèbre 

Louise Beaudoin, femme politique québécoise, a occupé une multiplicité de responsabilités politiques au Canada. En tant que ministre des Relations internationales de 1998 à 2003, elle a travaillé activement à la préparation de la convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, adoptée en 2005.