Une maison léguée par le couple Haraucourt

En 1920, le poète, romancier et journaliste Edmond Haraucourt, auteur du célèbre vers « Partir, c’est mourir un peu » (Rondelet de l’Adieu) a décidé avec son épouse Mathilde d’offrir à l’Université de Paris sa demeure sur l’Île de Bréhat, surnommée la Maison Kervarabes. Cette maison sera dédiée, par testament, à recevoir les étudiants pour des séjours estivaux. C’est en 1959 que Mathilde Haraucourt cède l’usufruit à la Cité internationale.

Une maison unique en son genre

Comme le souhaitait le couple de donateurs, cette maison permet à la Cité « d’envoyer, au bord de la mer, un certain nombre d’étudiants français ou étrangers ». La Fondation Haraucourt est une vraie maison de vacances, qui accueille depuis plus de 50 ans des résidents venus du monde entier. La location de cette maison est ouverte depuis quelques années aux salariés de la Cité internationale en dehors des vacances d’été.

La Fondation Edmond Haraucourt  est gérée par la Fondation nationale Cité internationale universitaire de Paris.

L’aspect d’un bateau renversé avec sa quille en l’air

Invité par Ernest Renan à visiter l’Île de Bréhat, Edmond Haraucourt souffre du traitement infligé à la côte rocheuse par des entrepreneurs irrespectueux. Il fait l’acquisition de 120 parcelles cadastrales qui s’étendent sur 200 mètres de côtes. Il avait rêvé de bâtir une petite maison qui resterait discrète, intégrée au site afin de ne pas dénaturer le paysage.

Le revenu de ses alexandrins lui permet finalement d’édifier en 1896 un manoir, érigé sur un tertre à proximité de la mer. Le bâtiment, construit en moellons de granit, est coiffé d’un toit en ardoises percé de lucarnes. Sur sa face nord, il épouse la forme d’une rotonde qui surplombe la mer. Au sud, le toit descend en double pente. Cette volumétrie particulière lui donne l’aspect d’un bateau renversé avec sa quille en l’air, comme il le souhaitait.