Les abords immédiats de la fondation sont aménagés. Au premier plan, la ligne de chemin de fer de Sceaux et le quai. Entre les deux, la préparation du terrain et la mise en place des réseaux en souterrain. Au fond, probablement l'ancienne gare.
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Les abords immédiats de la fondation sont aménagés. Au premier plan, la ligne de chemin de fer de Sceaux et le quai. Entre les deux, la préparation du terrain et la mise en place des réseaux en souterrain. Au fond, probablement l'ancienne gare.
1945. Vue de militaires assis dans des fauteuils sur la terrasse et dans le jardin. Bonne lisibilité de cet espace du jardin, côté aile ouest et des aménagements paysagers.
Inauguration le 28 avril 1930. Vue de l'arrivée en voiture du président de la République française, Gaston Doumergue, parmi d'autres personnalités non identifiées. A droite de dos André Honnorat. La foule est regroupée de l'autre côté du boulevard Jourdan en face de la fondation (à l'inauguration étaient également présents : Homer Gage Balcom et Walter Evans Edge).

Une maison née de l’amitié franco-américaine

La Fondation des États-Unis a vu le jour grâce à l’ambassadeur Myron Timothy Herrick qui, en 1925, a mobilisé autour de lui des universités américaines et de nombreux donateurs, notamment le couple américain, Mabel Knowles Gage et son mari, le chirurgien Homer Gage. Elle a été inaugurée en avril 1930 en présence de ses fondateurs, les époux Gage, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Walter Evans Edge, et Gaston Doumergue, président de la République française. La maison était destinée à offrir un lieu d’hébergement aux étudiants et chercheurs américains à Paris. Depuis 1930, la fondation administre la bourse Harriet Hale Woolley, attribuée chaque année à quelques artistes et musiciens américains séjournant à Paris, ainsi qu’à un interne en psychiatrie de nationalité américaine, française ou suisse.

La maison a le statut de fondation reconnue d’utilité publique, dont le conseil d’administration est présidé par le recteur de la région académique Île-de-France, recteur de l’académie de Paris.

 

Un édifice imposant

C’est à l’architecte Pierre Leprince-Ringuet, Prix de Rome en 1904, et connu pour avoir également construit le musée archéologique de Beyrouth, la maison des élèves de l’École Centrale à Paris ou les ateliers Michelin à Londres, que l’on doit cette grande maison. Le bâtiment se présente en forme de U, composé d’un corps central aligné sur le boulevard Jourdan et de deux ailes en retour côté parc. Les façades en brique pêche sont rythmées par des bandeaux traités en pierre. L’édifice compte 267 chambres, ainsi que 8 ateliers et 9 studios de musique réservés à l’accueil des artistes.

« East Side Story » : une vaste rénovation en 2019

Achevés en décembre 2019, les travaux de rénovation, menés par l’Atelier Circonflexe Architectes, ont permis d’offrir aux résidents un niveau de confort supérieur tout en tenant compte de leurs nouveaux besoins et habitudes de vie. Toutes les chambres de l’Aile Est ont été dotées d’une salle d’eau avec douche et toilette, d’un réfrigérateur ainsi que d’un mobilier dessiné par l’architecte de l’opération et réalisé en bois de hêtre dans la Loire. Les matériaux naturels ont été privilégiés pour le mobilier mais aussi pour le sol qui a été revêtu en linoléum. Trois chambres pour personnes en situation de handicap ont également été créées. Les cuisines communes et les douches collectives ont été entièrement reconfigurées pour offrir des lieux plus fonctionnels et plus chaleureux.

Au rez-de-chaussée bas, le foyer propose désormais plusieurs espaces distincts : un lieu dédié aux pratiques artistiques et sportives telle que la danse ou le yoga, un espace confortable à la lumière tamisée pour se réunir autour d’une télévision, une grande cuisine ouverte et un espace de restauration. Les anciennes pièces qui servaient de remise ont vu leurs cloisons disparaître pour permettre une reconfiguration complète : une salle polyvalente, deux studios de musique et un local pour le comité des résidents.

Si les chambres et les espaces collectifs ont gagné en confort, la dimension environnementale a été, quant à elle, au cœur des orientations des travaux. Afin de pourvoir à une partie des besoins de la Fondation, des panneaux photovoltaïques ont été installés sur les deux terrasses de la maison. La superficie des terrasses ont permis d’installer des panneaux de manière à satisfaire 8 à 10% de la consommation de l’aile Est en fonction de la saison. Le deuxième enjeu important du volet environnemental a été le traitement des eaux pour une deuxième utilisation. Ainsi, la Fondation a investi dans un système de récupération de chaleur sur les eaux grises. Très simplement, il s’agit de « préchauffer » l’eau grâce aux calories récupérées sur les eaux « usées ».

La maison qui a fêté ses 90 ans en 2020 envisage la rénovation du 5ème étage, le ravalement de sa façade, et d’autres rénovations ponctuelles dans le respect du style Art déco de son architecture intérieure.

Éléments de décor

Dans le hall d’entrée et le grand salon, le décor est marqué par le style Art déco. Le grand salon est décoré de fresques de Robert La Montagne Saint-Hubert qui évoquent l’histoire des arts français, à travers des différentes époques. A l’extérieur, des bas-reliefs de Marcel Gaumont ornent la façade principale. Le plus monumental d’entre eux, situé sur le fronton central, représente le pygargue à tête blanche, l’emblème des États-Unis, encadré par deux allégories : l’une portant Notre-Dame de Paris et l’autre un gratte-ciel, symbolisant ainsi la rencontre de l’ancien et du nouveau monde. 

Une programmation culturelle dédiée aux artistes et aux jeunes talents

Ouverte au grand public, la programmation culturelle de la Fondation fait la part belle à ses artistes en résidence et à ses alumni, toujours prêts à revenir « à la FEU », en proposant un large éventail de concerts, expositions, ateliers, conférences, spectacles. Elle est aussi à l’initiative d’un projet original : Art-Hop-Polis. Tous les premiers mercredis du mois, le public est invité à circuler d’un vernissage  à l’autre dans les différentes maisons participantes afin de découvrir des expositions d’artistes du monde entier. Sa programmation est disponible sur l’agenda CitéScope. La maison loue également des espaces comme le Grand salon Art déco, pour des événements professionnels.

Alumnus célèbre

Jay Gottlieb est un pianiste américain contemporain, né à New York. Il travaille avec des pianistes majeurs du 20e siècle et des compositeurs parmi lesquels Nadia Boulanger et John Cage. Il a créé de nombreuses œuvres pour le piano, dont quantité d’entre elles lui sont dédiées.