05/12/2022
Travaux Parc Patrimoine Maison des Provinces de France

Les centaures de la Cité internationale sont de retour

Voir les photos

Les centaures de la Cité internationale sont de retour dans le parc ouest du campus. Après un incident, qui avait privé la Maison des provinces de France de ces deux sculptures trônant face à son entrée principale, elles reviennent sur site après un minutieux travail de restauration.

Des centaures réalisés par Louis Monard en 1922

Louis de Monard, peintre et sculpteur animalier français réalise en 1919 une esquisse d’un « Centaure qui danse ». L’Etat lui passera commande de 6 exemplaires de centaures avec la demande d’en faire des œuvres monumentales. L’artiste confie alors la réalisation du moule de son œuvre à la Manufacture de Sèvres en 1922. Deux des centaures qu’il a créé nommés « Centaure à la conque » seront installés à la Cité internationale universitaire de Paris, devant la Maison des provinces de France.

Les deux créatures, mi-homme, mi-cheval, se font face, cabrées sur leurs pattes arrière, elles soufflent dans une conque semblant ainsi accueillir en musique les nouveaux arrivants. Installés sur des socles d’une hauteur de 70 mètres, les centaures dominent le paysage à 3 mètres de haut. Ils sont aussi les gardiens bienveillants de nos résidents, à l’image du centaure le plus connu de la mythologie grecque, Chiron, immortel et chargé de former les jeunes héros. Un clin d’œil à nos talents de demain.

Malheureusement en 2021, un choc important survenu au niveau du socle de l’une des sculptures a brisé net le centaure au niveau de ses pattes. La chute a occasionné la fracture de la queue, dont de nombreux fragments seront perdus. L’un des centaures a perdu son double.        

Un travail minutieux de reconstruction

La Cité internationale a confie la restauration de son centaure et le nettoyage du second aux ateliers d’Alice Wallon et d’Axelle Bourgeois, spécialisées dans la conservation et la restauration d’œuvres d’art. Axelle Bourgeois était également déjà intervenue sur la restauration d’un autre autre exemplaire du centaure, installé celui-ci au musée des beaux-arts de Limoges.

En plus de la destruction de nombreux éléments de l’un des centaures, une première phase de constat a identifié un encrassement important et un développement de micro-organismes sur le grès cérame qui compose les sculptures.

L’équipe a commencé par effectuer un premier travail de nettoyage sur les deux sculptures : un traitement biocide pour éliminer la prolifération des micro-organismes, en suivant scrupuleusement les recommandation du laboratoire de recherche des monuments historiques puis un nettoyage par micro-sablage permettant entre autres de supprimer les salissures liées à la pollution.

La deuxième étape s’est concentrée sur la reconstitution de la queue du centaure totalement brisée lors de sa chute. Cette étape s’est déroulée en atelier. Le moulage de la queue du centaure intact a permis aux équipes de reconstituer la queue manquante par prise d’empreinte. Un long travail minutieux de collages, d’ajustements, de comblements et de retouches ont été nécessaires afin d’obtenir un résultat harmonieux et cohérent.

Ainsi restaurés et nettoyés, les centaures ont ainsi pu regagner le parc de la Cité internationale. Une tour de bardage a été nécessaire pour les réinstaller : une opération d’équilibriste.  

Un univers artistique insoupçonné

Depuis sa création en 1925, la Cité internationale est une source d’inspiration pour les artistes du monde entier. Lieux de création, ses maisons abritent du mobilier d’exception mais aussi des œuvres réalisées par des peintres, sculpteurs et designers célèbres. Des bas-reliefs d’Anna Quinquaud, aux peintures de Foujita et de Lê Phô en passant par le mobilier de Charlotte Perriand, le campus abrite des œuvres exceptionnelles. Des visites guidées permettent de découvrir ce patrimoine unique.

Partager