24/01/2024
Entretiens Nos résidents Maison de l'Île-de-France

Vivre à la Cité internationale c’est l’opportunité de donner vie à vos idées pour avoir un véritable impact

Hoa Nguyen
Hoa Nguyen

Hoa Nguyen, résidente de la Maison de l’Île-de-France, nous livre son point de vue sur son parcours, la Cité internationale et ses projets.

Peux-tu nous raconter ton parcours et ton arrivée à la Cité internationale ?

Je m’appelle Hoa Nguyen, et je suis née à Vinh City, au Vietnam. En 2017, j’ai commencé mon programme de master en médecine à l’université des Sciences et Technologies de Hanoï (USTH) également connue sous le nom plus familier d’université Vietnam-France. Grâce à cette opportunité, j’ai eu la chance de devenir stagiaire sur un projet de recherche sur le cancer pédiatrique à l’Institut Gustave Roussy. Six mois après le début de ce stage, j’ai décidé de déménager en France et de poursuivre le même projet en tant qu’étudiante en doctorat.

Dans les premiers jours de mes recherches, un collègue senior de l’institut a partagé ses expériences positives à la Cité internationale universitaire de Paris et cela m’a semblé incroyable, alors sans hésitation, j’ai postulé dès que possible. Cependant, ma candidature a été initialement refusée. En conséquence, j’ai vécu dans un appartement loué jusqu’à ma deuxième année de doctorat. Le début de la pandémie de COVID-19, associé aux barrières linguistiques, a compliqué les choses. Bien que j’ai eu la chance de traverser toutes les périodes de confinement en toute sécurité, j’ai réalisé que j’avais passé près de 2 ans en France sans me faire de nouveaux amis, et en devenant de plus en plus introvertie.

Consciente de la nécessité d’un changement, j’ai sérieusement repris ma demande pour vivre à la Cité internationale, espérant faire partie de cette communauté dynamique. Cette fois, ma candidature a été acceptée, et en mai 2021, j’ai commencé mon parcours au Collège néerlandais, suivi d’un déménagement à la Maison de l’Île-de-France en septembre 2021.

Qu’est ce qui t’a motivé à intégrer la Cité internationale ?

Avant d’emménager à la Cité internationale, et au-delà des conseils d’un résident diplômé, j’ai exploré les ressources en ligne. Son histoire a immédiatement captivé mon attention, le concept d’un campus dédié à la paix et à la connaissance est non seulement passionnant, mais il revêt également un sens profond, agissant comme un puissant moteur. Dans le monde complexe dans lequel nous vivons aujourd’hui, je pense que personne ne peut résister à cette idée. De plus, l’individualité de chaque maison, avec son architecture et son style de vie unique m’a intriguée. J’étais vraiment excitée de découvrir dans quelle maison j’aurais l’opportunité de séjourner. Une raison plus réaliste et rationnelle est que la Cité internationale est plus proche de mon lieu de travail, avec un loyer moins cher par rapport à d’autres endroits à Paris. De plus, ici, le loyer comprend déjà tous les frais supplémentaires. Par exemple vous n’avez pas à vous soucier de la sécurité ou des problèmes techniques dans votre chambre grâce à des équipes dédiées à la sécurité et à la technique. De plus, la commodité s’étend à un service de nettoyage hebdomadaire de la chambre et à l’entretien quotidien des espaces communs, rendant l’expérience de vie ici plus agréable.

Dès que j’ai emménagé à la Cité internationale, l’enchantement a été instantané. La beauté et l’animation du lieu en mai, avec de la verdure partout, le rendaient d’autant plus captivant. L’atmosphère au Collège néerlandais était fantastique, et c’est là que j’ai appris pour la première fois l’existence du CDR (Comité des résidents). L’idée du CDR correspond bien à ma personnalité et à mon expérience au Vietnam, car j’aime aider les gens et organiser des événements. Une autre raison principale de mon implication active dans le CDR est ancrée dans le généreux soutien que j’ai reçu lors de mon arrivée en France. Ayant vécu les défis de m’installer dans un nouveau pays avec une barrière linguistique, j’ai réalisé l’importance de tendre la main, en particulier aux étudiants internationaux confrontés à des difficultés similaires. Rejoindre le CDR me semblait être une manière de contribuer, donc postuler pour un rôle dans le comité de cette maison était une étape naturelle.  Je suis maintenant activement impliquée depuis trois ans.

Ce qui rend la Cité internationale spéciale pour moi, ce n’est pas seulement sa communauté dynamique, il y a aussi les ressources et le soutien qu’elle offre aux initiatives des résidents. Dans mon expérience, ce type d’assistance n’est pas facilement trouvable ailleurs. Ici, je suis reconnaissante envers M. Francesco Torrisi, le directeur, ainsi que l’équipe administrative de ma maison, la Maison de l’Île-de-France, ainsi que Tangi Bertin, responsable vie de campus, pour leur soutien constant à nos idées et projets. Vivre à la Cité internationale offre plus qu’un environnement propice aux études, cela offre l’opportunité de donner vie à vos idées pour avoir un véritable impact, aider les autres et élargir son cercle social. La vie à la Cité internationale est tout sauf ennuyeuse, c’est une expérience dynamique et enrichissante. Par exemple, j’ai collaboré avec Bryan Tan, un autre membre de mon CDR, pour organiser « Crépuscule de la poésie » (2023, MIDF) dans le cadre des « Nuits de la poésie” (un programme annuel organisé par la Maison des étudiants canadiens). J’ai également assisté Liza Korniiko, une résidente ukrainienne de la MIDF, dans l’organisation de son initiative de talk-show scientifique « 15×4 », qui a eu lieu dans plusieurs maisons du campus l’année dernière. De plus, nous avons organisé des soirées musicales mettant en avant de talentueux artistes de différentes maisons de la Cité internationale. Nos initiatives se sont même étendues à un mini concert photo au sein de la maison, aboutissant à une quinzaine de photos soigneusement sélectionnées prêtes à orner les murs dans le cadre de notre plan visant à améliorer l’esthétique de la MIDF. Nous avons même un charmant petit jardin collectif ! J’ai eu le plaisir de récolter une abondance de légumes frais et gratuits de là-bas.

Toutes ces expériences enrichissantes continuent de nourrir ma motivation pour en faire encore plus pour les résidents et la Cité.

Quels sont tes projets et objectifs futurs ?

En ce qui concerne mon parcours professionnel, je suis actuellement dans les dernières étapes de l’achèvement de mon doctorat, et mon intérêt pour la recherche sur le cancer continue d’être une force motrice dans mes aspirations académiques.

La Cité internationale occupe une place importante dans ma vie. Comme mentionné précédemment, mon désir est de contribuer activement à la faire vivre en jouant un rôle actif dans le comité. Au sein de la MIDF, j’ai lancé une lettre d’information interne et participé à l’amélioration des espaces communs pour créer une atmosphère chaleureuse pour tous. Nous avons organisé des petites activités visant à favoriser les liens entre les résidents, créant une atmosphère positive au sein de la maison. En tant que bonne auditrice et personne de confiance, je m’efforce d’être quelqu’un vers qui les résidents peuvent se tourner pour obtenir du soutien.

Cette année j’ai bénéficié d’une opportunité spéciale puisque j’ai reçu un financement du FIR (Fonds des initiatives résidentes) pour mon projet Low-tech, CiLoVi (Cité Low-tech Village). En collaboration avec mes coéquipiers principaux, Romaric Perthus Sallustre de la Maison de l’Inde et Jiou Lee de la Maison de la Corée, nous avons pour objectif de sensibiliser à la « Low-tech » – un mode de vie et une mentalité favorisant le développement durable. Alors que la France a vu fleurir la Low-tech avec des start-ups et des festivals, nous avons l’intention d’introduire ce concept aux résidents de la Cité internationale grâce à CiLoVi. Une série de projections de documentaires et de discussions ouvertes sur le thème du « Low-tech », avec des intervenants invités, se profile à l’horizon. L’événement phare de ce projet est le Festival Cité Low-tech, prévu pour le 27 avril 2024. Le festival proposera plusieurs stands présentant des start-ups de low-tech, des ateliers permettant d’acquérir une expérience pratique dans la création de dispositifs low-tech simples, et pleins d’autres activités toutes aussi captivantes. Bien qu’il ne dure qu’une journée, notre but est que les participants s’immergent dans une expérience agréable, acquérant des idées de première main dans le monde de la vie Low-tech. De plus, CiLoVi cherche à se connecter avec d’autres projets FIR existants tels que Vélo Volant, Jardin du Monde et Cité Souk, formant ainsi un hub Low-tech et durable au cœur de la Cité internationale. Cette initiative vise à inciter davantage de résidents à adopter un mode de vie plus écologique. La MIDF est notamment le premier bâtiment d’hébergement collectif à énergie positive en France, entièrement alimenté par l’énergie solaire. Vivre dans un bâtiment aussi unique influence grandement mon point de vue, j’ai une profonde admiration pour ce lieu, faisant de ce projet une extension de mon amour pour cette maison exceptionnelle.

Comme 2024 marque ma troisième année de résidence à la Cité, cela sera probablement ma dernière année ici. J’espère la conclure avec un programme sympa pour ma maison lors de la Fête de la Cité en mai 2024. J’ai hâte de tout mettre en place avec le CDR de la MIDF ainsi que le BDR !

Penses-tu que ton séjour à la Cité internationale soit un tremplin pour ton avenir ?

Trois ans à la Cité internationale ont été trois années de rêve dans ma vie à Paris. Cela a renforcé ma confiance pour améliorer mon français et cela m’a donné des amitiés précieuses que je n’aurais jamais pu imaginer avant de déménager ici. Mon réseau d’amis s’étend désormais à travers le monde, ce qui est incroyable !

J’ai également été témoin et j’ai appris des leçons inestimables sur l’humanité et la solidarité, grâce aux résidents au cœur d’or pendant la guerre en Ukraine, aux tremblements de terre tragiques en Turquie-Syrie, et plus encore. Il est vraiment émouvant de constater que, même 100 ans après la pose de la première brique de la Cité internationale par ses fondateurs, nous, les résidents actuels, continuons d’hériter de cette belle tradition et de la maintenir.

La Cité internationale, pour moi, est une petite ville avec sa propre société et sa culture diverse. Bien que cela puisse être écrasant par moments, cela participe à son charme. De plus, faire partie du CDR et du BDR (Bureau des résidents) est une expérience inoubliable. Non seulement cela me permet d’éviter de confiner ma vie uniquement à la recherche, mais cela encourage également l’exploration de mes compétences et capacités diverses. Cela m’apprend à prospérer dans un environnement multiculturel pour le bien collectif des résidents et me dote de compétences précieuses pour naviguer dans des sujets complexes, offrant ainsi une opportunité d’apprentissage extraordinaire. Les compétences relationnelles et les expériences acquises grâce à la gestion de projets et à l’organisation d’événements ont indéniablement élargi mes horizons, ouvrant la voie à une multitude d’opportunités futures.

Si tu devais résumer la Cité internationale en un mot, lequel choisirais-tu ?

Reconnaissante.

Cela m’apprend à être reconnaissante pour la vie que j’ai, pour les opportunités qui se présentent à moi, pour les personnes que j’ai rencontrées, pour la générosité que j’ai reçue, pour les histoires que j’ai entendues, et pour la personne que je suis devenue.

Hoa NGUYEN
Résidente de la Maison de l’Île-de-France 

DES RÉSIDENTS ENGAGÉS

Les résidents sur le campus sont très engagés. Ils sont invités à s’investir dans la gouvernance, la vie collective et le développement du campus et mènent de nombreux projets participatifs. Pour construire un avenir commun, ils s’engagent sur les grands enjeux du monde contemporain en bénéficiant des échanges et des rencontres qu’ils font dans leurs maisons et sur le campus. 

Un laboratoire d’idées

Laboratoire d’idées et de création pour penser le monde de demain, la Cité internationale occupe une place singulière dans le paysage culturel parisien comme lieu de vie de la jeunesse internationale. Projets artistiques et écologiques collaboratifs foisonnent sur le campus.

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