L'écrivain n'est ni un grammairien ni un savant, peut-être un alchimiste, mais à coup sûr un artisan. Mots de France ou mots d'Afrique.
« J’ai adopté la chaise, cet objet familier, il y a quelques décennies, au moment où je voulais faire, à échelle humaine, de l’art sur la place publique alors que partout on optait pour le monumental : elle est un objet à l’image du corps et elle sert le corps. Difficile d’avoir un sentiment de possession exclusif pour un objet aussi universellement partageable. Elle est mienne au moment où je l’occupe mais si je la quitte, un autre pourra dire qu’elle est sa chaise. » Michel Goulet, artiste sculpteur
Figure majeure des littératures africaines et penseur du métissage, Henri Lopes (1937-2023) a également connu une prestigieuse trajectoire politique et diplomatique. L’écrivain occupa différents postes ministériels au Congo-Brazzaville, fit ensuite son entrée à l’UNESCO en 1981 et, de 1998 à 2016, fut ambassadeur du Congo en France. Son parcours commence à Kinshasa, alors appelée Léopoldville, où il naît, en 1937. À partir de 1958, dans les années de formation intellectuelle, littéraire et politique pendant lesquelles il milite pour la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), il découvre les auteurs de la Négritude et s’intéresse toujours davantage à l’écriture, l’expérience de la vie au sein du « Pavillon de la France d’Outre-Mer », aujourd’hui Fondation Lucien Paye. Pendant plus de cinquante ans, Henri Lopes a conçu une œuvre dense, où se disent les vicissitudes de l’histoire coloniale et post-coloniale.
Prendre position est un projet de sculpture-installation de 47 chaises-poèmes pour souligner le 100e anniversaire de la Cité internationale universitaire de Paris. Elles ont été installées dans une prairie fleurie créée spécialement pour l’occasion par le service du domaine du campus.
Cette installation artistique a été imaginée par l’artiste-sculpteur québécois Michel Goulet, en collaboration avec François Massut, directeur fondateur du collectif Poésie is not dead.
Chaque maison du campus est représentée par une chaise, grâce à un don de la Maison des étudiants canadiens et au soutien du groupe Labrenne. Chacune des 47 chaises est une œuvre unique.
Sous l’ancien nom de Maison de la France d’Outre-Mer, cette résidence devait à l’origine accueillir les étudiants en provenance des territoires français ultramarins ainsi que les étudiants français dont les parents y résidaient. Après l’indépendance des anciennes colonies, elle a été rebaptisée en 1972 du nom de Lucien Paye.