Vue du corps central et du développement de l'aile sud. Photo mettant en évidence le caractère rigide et dépouillé du bâtiment dans le style des années 30 : les seuls éléments d'animation en façade : les claustras et l'entrée avec son auvent en saillie.

A l’origine, une « Maison de la France d’Outre-Mer »

La Fondation Lucien Paye a été inaugurée en 1951. Elle est avec la Maison de Tunisie la seule maison édifiée dans le parc ouest de la Cité internationale dans les années cinquante. Sa vocation initiale était d’accueillir à Paris les étudiants originaires des territoires français d’outre-mer. Après l’indépendance des anciennes colonies, la résidence a permis de loger en priorité les ressortissants des pays d’Afrique Noire. En 1972, elle a été rebaptisée Lucien Paye. Cet universitaire, ministre sénégalais de l’Éducation nationale en 1961 et ancien haut responsable de la France au Sénégal, a joué un rôle important dans la création des universités africaines. La Résidence Lucien Paye est une Fondation abritée dont le conseil d’administration est présidé par le recteur de la région académique Île-de-France, recteur de l’académie de Paris.

De riches décors extérieurs et intérieurs

L’entrée principale est ornée de riches décors dus à Pierre Meauzé qui a réalisé les piliers sculptés et à Anna Quinquaud qui a exécuté deux bas-reliefs dans le style de ceux réalisés pour le Palais de Chaillot en 1937. À l’intérieur, ce dialogue entre arts décoratifs et architecture est reconduit, notamment dans le grand salon, orné de tapisseries monumentales de Roger Bezombes, exécutées dans les ateliers d’Aubusson et classées au titre des monuments historiques en 2003. Le patrimoine de la Résidence comporte aussi des tableaux, des pavements très soignés et des parquets en marqueterie réalisés à partir de trois essences de bois exotique : l’ébène, le bilinga et le padouk.

Une architecture intégrant les arts décoratifs

Le bâtiment a été conçu par trois architectes : Albert Laprade, Jean Vernon et Bruno Philippe. Ces deux derniers signeront plus tard les maisons du Maroc et du Liban. Albert Laprade est l’une des figures les plus importantes de l’entre-deux-guerres, auteur de la Préfecture de Paris et du Musée national de l’histoire de l’immigration de la Porte Dorée. On lui doit aussi la Maison de Cuba, construite 20 ans plus tôt également à la Cité internationale. Son œuvre témoigne de manière générale de l’influence classique de sa formation et de l’attrait pour l’avant-garde architecturale de son époque. 

Une résidence réhabilitée en 2000

La Résidence Lucien Paye dispose de 190 logements. Elle a été réhabilitée après des campagnes annuelles de travaux lancés en 1991, qui se sont achevés en 2000. Les travaux ont permis à la maison de retrouver, mais aussi de gagner en confort.

Deux huiles sur toiles de Jeanne Thil

En 1999, des toiles de grandes dimensions ont été mises à jour au sein de la résidence : deux huiles sur toiles de Jeanne Thil (1887-1968), exposées sur les murs latéraux de la salle d’étude et restaurées probablement autour de 1995-96. Le premier tableau représente une scène de marché sur la place d’une ville (à l’arrière-plan une mosquée) et le deuxième une scène de pâturage (sur un fond de montagnes). 

Alumnus célèbre

Abdou Diouf, premier ministre puis président de la République du Sénégal de 1981 à 2001 et  secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) de 2002 à 2014, a résidé à la Fondation Lucien Paye durant ses études à l’université de Paris et à l’Ecole nationale de la France d’Outre-Mer (ENFOM) à la fin des années 50.