À l’occasion de son centenaire, la Fondation hellénique de la Cité internationale universitaire de Paris a invité ses résidents à imaginer la Cité idéale à travers un concours ouvert à toutes les formes de rêves et de propositions. Dix projets, portés par des résidents ou alumni de plusieurs maisons du campus, ont été sélectionnés pour composer une exposition participative inédite, visible jusqu’au 18 octobre 2025 à la Fondation hellénique. Trois projets ont été distingués par un jury pour leur pertinence, leur poésie ou leur engagement.
À travers des gestes simples, des formes innovantes ou des dispositifs de mémoire, les trois lauréats traduisent des aspirations fortes autour de l’habitat, du lien et de la transmission.
Un module simple et modulable, prenant la forme d’une boîte, à la fois mobilier et outil de composition spatiale. Bibliothèque, assise, lit ou table : chaque boîte peut être agencée pour créer des espaces collectifs ou intimes, en intérieur comme en extérieur. Colorées, accessibles, empilables, elles rendent visible la diversité des usages et des personnalités de la Cité internationale.
Un mur de 26 mètres en briques de terre cuite pour célébrer la mémoire collective de la Cité internationale. 100 briques gravées de souvenirs d’alumni et 112 briques vierges pour accueillir les générations futures. Un hommage évolutif et poétique à celles et ceux qui font l’histoire du campus depuis un siècle.
Des micro-architectures installées entre les maisons et le parc, pensées comme des seuils de rencontre. Modulaires, végétalisées, informelles et ouvertes, elles incarnent des espaces de transition et de partage au cœur du campus. Des structures légères pour relier le bâti et le vivant, les communautés et les saisons.
Au-delà des trois projets lauréats, sept autres propositions finalistes témoignent de la richesse des regards portés sur la Cité internationale universitaire de Paris. Poétiques, engagés, ancrés dans le quotidien ou porteurs d’une vision prospective, ces projets explorent d’autres façons d’habiter, de se rencontrer et de construire un campus toujours plus vivant, solidaire et durable.
Quotidiens réinventés par Nour Bensouda et Kenza Stiki
Ce projet repense la chambre étudiante comme un refuge résilient face aux défis climatiques. Ventilation naturelle, mobilier pliable, alcôve fraîche et rideau modulable composent un espace flexible, protecteur et économe, pensé comme un véritable laboratoire de sobriété architecturale.
Centre pour tous par Anna Eijlders
Un espace collectif et inclusif au cœur du campus, réunissant café, potager, “food forest”, collecte des eaux de pluie et panneaux solaires. Un projet durable qui conjugue écologie, convivialité et accessibilité, en proposant un lieu pour se retrouver, cultiver, cuisiner, apprendre et échanger.
La Cité, un lien par Anna Keitemeier
Une vision poétique et organique de la Cité internationale, envisagée comme un réseau fluide et continu. Ce projet met en circulation les échelles – chambre, maison, parc – et propose une architecture du lien, inclusive et ouverte, à l’image des valeurs du campus.
Art du Kapwa par Michaela Tsvetkova
Inspiré d’un concept philippin fondé sur la co-présence bienveillante, ce projet propose d’aménager de micro-espaces partagés entre deux ou trois chambres. Pensés comme des alcôves à vivre, ils favorisent les échanges intimes et respectueux, sans effacer les singularités individuelles.
LESPACE par Alessia Beni & Jacob Podversic
Ce projet vise à réhabiliter le Pavillon Laprade, ancien restaurant universitaire en un espace culturel polyvalent et un hub étudiant. Il s’inscrit dans la continuité du geste moderniste de 1951 tout en répondant aux besoins actuels de convivialité et de création.
Synapse urbaine par María José Vasconcelos
Cette proposition imagine un vaste système écologique unifié reliant la Cité internationale au parc Montsouris. En valorisant leur continuité végétale, sociale et climatique, elle redéfinit le sud parisien comme un poumon vert stratégique et un laboratoire de transition urbaine.
Maison de la Palestine par Nicolas de Wispelaere
En écho à l’actualité géopolitique, ce projet propose la création d’une Maison de la Palestine à la Cité internationale. Chaque résident y partagerait un vestibule avec un autre, et des salons collectifs remplaceraient les traditionnels couloirs, instaurant un modèle de cohabitation fondé sur la mémoire, la solidarité et la responsabilité partagée.