Très tôt reconnu pour son avant-gardisme architectural, ce bâtiment « signal », conçu par Claude Parent et l’ingénieur André Bloc, est l’un des rares exemples en France d’édifice suspendu à une macro structure. Trois portiques de 38 mètres de haut portent 2 blocs de 4 étages destinés aux chambres. Monumental, formant une double spirale inversée, l’escalier en acier est conçu comme une sculpture. En raison de son avant-gardisme architectural, la Fondation Avicenne a été inscrite en 2008, en totalité sur la liste des Monuments historiques, ainsi que son emprise au sol et sa composition paysagère limitée par les cheminements.
La Fondation Avicenne a été conçue par l’architecte Claude Parent et l’ingénieur André Bloc, associés aux architectes iraniens Hedar Ghiai et Mossem Foroughi. Dans le contexte d’ouverture internationale de l’Iran et d’échanges culturels privilégiés avec la France, ce pays avait souhaité édifier une maison de 100 chambres pour les étudiants iraniens. Cette maison initialement connue sous le nom de Maison de l’Iran a été transférée à la Cité internationale et renommée Fondation Avicenne, du nom du grand médecin et philosophe persan du Xe siècle. Elle a été pendant plus de 40 ans le dernier édifice construit à la Cité internationale universitaire de Paris.
La Fondation Avicenne n’accueillait plus de résidents depuis 2007 en raison de sa vétusté. Sa réhabilitation, commencée en juin 2021, a permis de mettre le bâtiment aux normes de sécurité et d’améliorer ses performances acoustiques et thermiques. Cette réhabilitation a été financée et conduite par la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) avec le soutien de la Ville de Paris, de l’Etat (direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France au titre des monuments historiques, ministère chargé du logement dans le cadre de la subvention au logement locatif social PLUS) et de l’Union européenne dans le cadre du Plan de relance. La maîtrise d’œuvre a été confiée à l’Agence Beguin & Macchini, expérimentée en réhabilitation de bâtiments métalliques du XXe siècle. Pour les architectes, le défi a consisté à se conformer au plan climat tout en respectant l’esthétique d’origine de cette œuvre majeure de l’architecte Claude Parent.
Dans les 9 étages, se répartissent 111 chambres individuelles d’une vingtaine de mètres carrés. Le confort a été amélioré grâce à l’intégration d’une kitchenette et d’une salle d’eau dans chaque chambre, après suppression des cuisines, douches et sanitaires collectifs. Le volume désaxé du rez-de-chaussée abrite de nouveau les espaces communs. Afin de conserver la mémoire de l’aménagement initial, une chambre a été restaurée avec son mobilier d’origine. La première étape du chantier, amorcée au printemps 2021, a consisté à mettre à nu le squelette du bâtiment pour procéder au désamiantage et au curage. Durant l’été 2022 les entreprises ont entrepris la reconstruction de l’enveloppe à partir du squelette mis à nu. Les nouvelles façades vitrées ou pleines sont en cours de pose. À l’intérieur, les plâtriers, plombiers, électriciens et peintres ont été chargés de la restructuration complète des espaces de chambres transformés en studios autonomes.
Nous avons cherché à rester le plus fidèle possible à l’organisation d’origine, qui prévoyait un espace toilette et un dressing assez généreux où nous avons pu implanter une cabine salle d’eau. Le couloir d’accès est décalé, permettant d’installer une kitchenette ainsi qu’un placard de rangement – mais tout en préservant la dynamique du biais de la cloison de la circulation et de la tête de lit.
La rénovation de la Fondation Avicenne a bénéficié d’un financement de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) de 8 505 000 € et de la Ville de Paris de 7 805 000 €. Elle a été soutenue par l’État à hauteur de 3 507 000 € (direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France au titre des monuments historiques, ministère chargé du logement dans le cadre de la subvention au logement locatif social PLUS) et par l’Union européenne au titre du plan de relance à hauteur de 4 183 000 € pour un budget global de 24 millions d’euros.
Budget :
Coût de l’opération : 24 millions €
RIVP : 8 505 000 €
Ville de Paris : 7 805 000 €
État : 3 507 000 € (direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France au titre des monuments historiques, ministère chargé du logement dans le cadre de la subvention au logement locatif social PLUS)
Union européenne au titre du Plan de relance : 4 183 000 €
La Cité internationale connait aujourd’hui une phase développement historique. 10 nouvelles maisons seront construites d’ici son centenaire en 2025 et l’ensemble de ses services modernisés dans le cadre d’un plan Cité numérique. Ces maisons respectent les spécificités de la Cité internationale qui traduisent ses valeurs de paix, d’ouverture et de solidarité.
La Cité internationale universitaire de Paris est née de la générosité de grands donateurs en 1925. Imaginée après la Première Guerre mondiale, la Cité internationale universitaire de Paris rassemble et rapproche dans un même lieu des jeunes talents du monde entier. En favorisant la vie commune, les échanges et la compréhension d’un monde riche et complexe, elle contribue à élever les consciences et à donner un sens au monde. Les engagements de la Cité internationale s’articulent autour de 3 piliers : favoriser l’accès à la connaissance et la mobilité de la jeunesse du monde, promouvoir des valeurs solidaires et humanistes et agir pour un monde soutenable.