Une maison d’étudiants néerlandais à Paris

C’est à un comité d’action créé en 1926 par le Dr Loudon, ambassadeur des Pays-Bas à Paris, que le Collège doit son existence. Le comité avait pour objectif de recueillir des fonds pour la construction d’une maison d’étudiants néerlandais à Paris. Abraham Preyer, américain originaire des Pays-Bas, avait fait un don très généreux en souvenir de son fils Arthur, tué sur le front français le 18 août 1918. Les travaux de construction du Collège ont débuté en 1928 mais ils ont été interrompus entre 1933 et 1937 en raison de la crise économique.

Achevé grâce à la contribution financière des États néerlandais et français, le bâtiment a été inauguré le 2 décembre 1938 par Leurs Altesses Royales la princesse Juliana et le prince Bernhard des Pays-Bas.

Le Collège néerlandais est géré par la fondation nationale Cité internationale universitaire de Paris.

 

Un bâtiment d’une valeur architecturale exceptionnelle

Le Collège néerlandais a été créé par Willem Marinus Dudok. Il s’agit de la seule œuvre de l’architecte en France, constituant ainsi  un témoignage unique de l’un des architectes les plus éminents de l’école hollandaise active dans l’entre-deux-guerres. Sa forme orthogonale, son imbrication de volumes géométriques et son dépouillement décoratif en font un témoignage majeur du courant architectural moderniste des années 1920 et notamment à la célèbre Ecole d’Amsterdam. Quelques éléments d’architecture renvoient pourtant à la culture nationale néerlandaise. Ainsi, la tour d’angle évoque les beffrois médiévaux des villes du nord des Pays Bas et les fenêtres à petits carreaux les maisons hollandaises. A l’intérieur, le bâtiment, organisé autour d’un patio, est un véritable « piège à lumière ». Il offre des ambiances chaleureuses qui contrastent avec l’austérité des façades. Les peintures monumentales du Grand Salon sont signées de Hordijk et Doeve.

Un bâtiment classé

Le bâtiment a été baptisé Fondation Juliana du nom de la princesse des Pays-Bas, qui a manifesté très tôt son intérêt pour le projet. L’édifice, par son orthogonalité, son imbrication de volumes géométriques et son dépouillement décoratif, exprime clairement sa filiation avec le mouvement moderne. Toutefois, quelques éléments d’architecture subtils renvoient à la culture nationale et notamment à la célèbre École d’Amsterdam. Il a été classé monument historique en 2005. Il dispose de 141 logements.

Des travaux de réhabilitation en 2016

Le bâtiment a bénéficié d’une restauration complète de 2011 à 2016, financée par le royaume des Pays-Bas, la Région Île-de-France, plusieurs ministères français et la Cité internationale.  Ces travaux ont permis de donner au bâtiment une nouvelle jeunesse et d’améliorer le confort de vie de ses résidents. Des sanitaires privatifs ont été créés dans la majorité des chambres. Le mobilier d’origine a été restauré. Les espaces de vie en commun des résidents ont été par ailleurs largement améliorés. Chaque étage bénéficie d’une cuisine commune spacieuse et équipée, afin de privilégier la qualité des instants partagés. Le Grand salon a été réaménagé pour en faire un lieu de réception à destination des résidents, mais aussi du grand public.

Alumna célèbre

Farah Diba, ancienne impératrice d’Iran, réside au Collège néerlandais de 1957 à 1959, pendant ses études d’architecture à Paris. Elle est à l’origine de la construction de la Maison de l’Iran (aujourd’hui dénommée Fondation Avicenne) à la Cité internationale.