Le Collège d’Espagne est une fondation rattachée au Gouvernement espagnol dépendant du ministère de l’Education. L’acte de donation a été signé en 1927 par le roi Alphonse XIII. L’inauguration de la résidence était prévue pour 1932 mais elle a été retardée en raison des troubles politiques qui agitaient l’Espagne. La maison n’a ouvert ses portes qu’en 1935, sous la IIe République espagnole avec le soutien de la Institución Libre Para la Enseñanza qui comptait parmi ses membres les intellectuels les plus connus de l’époque : Miguel de Unamuno, José Ortega y Gasset, Blas Cabrera, Américo Castro ou Jiménez Fraud.
En mai 1968, Le Collège d’Espagne a été occupé. Le général Franco, qui n’adhérait pas aux valeurs d’humanisme et d’internationalisme portées par la Cité internationale, en a profité pour ordonner la fermeture de la maison. Il ne rouvrit ses portes qu’en 1987. Douze ans de travaux de restauration et de modernisation lui ont permis de retrouver son lustre d’antan et aussi de gagner en confort. Aujourd’hui, la maison compte 119 logements. Elle prend une part active à la vie de la Cité internationale, notamment grâce à une riche programmation culturelle, scientifique et artistique et collabore activement avec de nombreuses institutions universitaires parisiennes et françaises.
Le Collège d’Espagne a le statut de fondation reconnue d’utilité publique, dont le conseil d’administration est présidé par l’ambassadeur d’Espagne en France
La maison dispose d’espaces collectifs variés : bibliothèque, salle de conférences et de concerts, deux salles de séminaires, quatre salles de musique, gymnase, salle d’étude et cafétéria. L’intérieur de la résidence est sobrement décoré et dispose d’œuvres artistiques signées par de grands peintres comme Francisco Bayeu y Subias ou Michel-Ange Houasse ou le non moins célèbre dessinateur et graveur Manoel Salvador y Carmona, ainsi que des œuvres contemporaines, dont certaines sont installées dans le jardin.
La maison a été conçue par l’architecte espagnol Modesto López Otero, l’un des architectes de la Ciudad Universitaria de Madrid, créée à la même époque, en collaboration avec les architectes français E. Body et J.-N. Warin. Son style classique est inspiré du Palais de Monterrey à Salamanque qui appartenait au Duc d‘Albe. La personnalité de l’édifice, en pierre de taille, réside dans ses tours, version moderne de celles du palais de Monterrey. Le bâtiment en forme de H s’élève sur quatre niveaux, tandis que les extrémités des ailes présentent un cinquième niveau qui, à l’origine, abritait des ateliers. Ces surélévations sont coiffées d’une toiture-terrasse ponctuée aux angles de pinacles qui confèrent à l’édifice une allure majestueuse. En hommage à la tradition universitaire espagnole, la façade de l’édifice a pour unique décoration les écus des douze universités historiques espagnoles.
Fernando Arrabal est un poète, romancier, essayiste, dramaturge et cinéaste espagnol. Membre du Collège de Pataphysique, influencé par Lewis Carroll, Antonin Artaud ou encore Alfred Jarry, il est l’auteur d’une centaine de pièces théâtrales traduites dans le monde entier. Emprisonné en 1967 par le régime franquiste pour son engagement politique, il ne sera réhabilité qu’à la fin du régime, alors que son œuvre sera pleinement reconnue.