Une architecture typique des années 1950

La Maison du Maroc se distingue par ses toitures en tuiles vernissées qui évoquent l’architecture traditionnelle marocaine, bien connue par Albert Laprade, qui avait séjourné au Maroc durant cinq ans, au début de sa carrière, pour travailler sur les plans d’urbanisme de Casablanca. A la Cité internationale, il a également participé à la conception de la Fondation Abreu de Grancher, de la Résidence Lucien Paye  et du restaurant universitaire du parc ouest. On retrouve une certaine coloration locale dans la porte monumentale en zelliges, ouverte sur le dallage en mosaïque du vestibule rappelant un tapis marocain.

Un double financement

Le gouvernement marocain a signé le 4 juillet 1949 une convention pour l’édification de la Maison du Maroc au sein de la Cité internationale. Elle est composée de deux pavillons distincts : le premier a été financé par l’État marocain tandis que le second par Jean Walter, le fondateur de la bourse Zellidja qui avait fait fortune grâce à une société des mines qu’il possédait dans la ville marocaine de Zellidja. La maison a ouvert sa porte aux étudiants en octobre 1953. La maison a le statut de fondation reconnue d’utilité publique, dont le conseil d’administration est présidé par l’Ambassadeur du Maroc en France.

Une maison rénovée 

La Maison du Maroc a été créée par les architectes Albert Laprade, Jean Vernon, Bruno Philippe et Jean Walter. Ils ont imaginé deux pavillons, l’un abritant 161 chambres, l’autre 48. L’architecture de la Maison du Maroc est typique des années cinquante, avec son esthétique dépouillée. Ses façades sont lisses et régulièrement percées de fenêtres carrées. Après une première rénovation en 1982, une autre a été entreprise vingt-cinq ans plus tard, en 2008, sous la conduite de l’architecte marocain Mohammed Fikri Benabdallah. Les travaux ont porté essentiellement sur l’amélioration du confort. Le second pavillon a été affecté aux chercheurs. Grâce à cette optimisation, la Maison du Maroc totalise aujourd’hui 229 logements (174 chambres et 55 studios).

Des motifs traditionnels

En 1982, la maison a été rénovée par André Paccard, spécialiste de l’artisanat traditionnel islamique et directeur des bureaux techniques du Palais royal au Maroc. Avec le soutien d’artisans marocains hautement qualifiés, il a introduit des motifs traditionnels dans l’édifice, tels que la porte monumentale de l’entrée, le salon marocain, ou encore le patio andalou. 

Alumnus célèbre 

Mohammed Allal Sinaceur est un philosophe, écrivain et homme politique marocain. Membre de l’Académie du Royaume du Maroc, il a été directeur de la division de la philosophie et des sciences humaines à l’Unesco.