Vue de la façade du grand pavillon, avec ses vitrages posés. Les abords ne sont pas terminés, des matériaux et monticules de terre jonchant le sol.
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Vue de la façade du grand pavillon, avec ses vitrages posés. Les abords ne sont pas terminés, des matériaux et monticules de terre jonchant le sol.
Vue de trois jeunes hommes qui posent devant le pavillon temporaire du Liban monté à l'occasion de la garden party des Nations. Certaine cloisons sont réalisées en canisse naturel.
Vue de personnalités non identifiées, en présence de Philippe Takla, Ministre des affaires étrangères et des libanais d'Outre-Mer, du Général Fouad Chehab, Président de la République, Victoria Khousami et Jean Sarrailh.

Une maison née grâce à l’Association culturelle franco-libanaise

En 1946, à son arrivée en France, Victoria Khouzami, première femme libanaise à obtenir un doctorat en Sorbonne, présente l’idée à Louis Joxe, alors directeur général des relations culturelles au ministère des Affaires étrangères, et futur ministre de l’Education nationale. Celui-ci l’encourage vivement. Il accepte de prendre la présidence d’honneur de l’Association culturelle franco-libanaise créée en 1948 pour promouvoir, entre autre, la réalisation d’un Pavillon libanais à la Cité internationale universitaire de Paris.

Dix ans plus tard, la Cité internationale donne son accord et en 1959 le gouvernement libanais concrétise son engagement définitif à participer à la création d’un Pavillon de 130 chambres. Des fonds privés sont également mobilisés ainsi qu’une contribution de la Fondation Gulbenkian. La première pierre est posée en janvier 1961. La Maison du Liban est inaugurée en 1965, en présence du président de la République libanaise, Charles Helou. Elle a pris le nom de Maison du Liban en 1969. La guerre civile, déchirant le pays de 1975 à 1990, n’a jamais affecté la cohésion du pavillon libanais, qui est toujours resté un lieu de dialogue notamment grâce aux efforts de l’Association culturelle franco-libanaise. La maison a le statut de Fondation reconnue d’utilité publique, dont le conseil d’administration est présidé par l’Ambassadeur du Liban en France.

Un pavillon de facture moderne

La façade est traitée en grès rose appareillé en opus incertum, béton et panneaux polychromes peints de couleurs primaires, évoquant la palette de Mondrian. Le volume le plus important comporte en rez-de-chaussée un foyer, une bibliothèque et une salle polyvalente. Les deux blocs communiquent par un vaste hall vitré qui les relie à la salle des fêtes. L’entrée principale est protégée par un auvent oblique en béton armé qui repose sur un double support en V, typique du répertoire formel des années soixante. La maison compte 136 logements.

 

Différents volumes articulés autour d’un jardin

Les architectes, Jean Vernon et Bruno Philippe, également co-auteurs de la Résidence Lucien Paye et de la Maison du Maroc, ont conçu un pavillon de facture moderne, sans parti pris affirmé, composé de différents volumes articulés autour d’un jardin. La seule concession faite à la tradition semble s’exprimer par le patio central et le cèdre, symbole national, qui le domine. Les logements sont répartis dans deux volumes qui permettaient autrefois de séparer les garçons des filles, comme c’était le cas dans de nombreuses maisons avant 1968.

Alumna célèbre 

Leila Shahid, diplomate libanaise, a été la déléguée générale de l’Autorité palestinienne auprès du gouvernement français de 1994 à 2005, puis ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg de 2005 à 2015. Elle se consacre actuellement à des actions culturelles pour la diaspora palestinienne.