Un bâtiment monumental

À son inauguration, cette imposante maison était la plus grande de la Cité internationale, avec 320 chambres. Grâce à des partenariats, elle accueille de nombreux étudiants d’Outre-Mer. Le concepteur Armand Guéritte, architecte en chef  du Château de Versailles, a réussi à éviter l’écueil de l’effet « caserne » en concevant un bâtiment bien ordonnancé à l’image d’un château de briques, couronné de 36 écussons des anciennes provinces de France. Le plan en U dégage, côté parc, un parvis qui monumentalise  l’entrée flanquée de deux colonnes et surmontée d’un buste d’Athéna casquée, sculpté par Gaumont. À l’intérieur, une enfilade de salons présentait à l’origine quatre décors régionaux : alsacien, provençal, normand et bourguignon.

Une maison pour toutes les régions françaises

Les premiers dons en faveur de sa création ont été ceux d’un français de Mulhouse resté anonyme et de Murry Guggenheim, citoyen américain d’origine alsacienne. Ces derniers souhaitaient édifier une fondation destinée aux étudiants alsaciens redevenus français en 1918. Grâce à l’apport de fonds supplémentaires, publics et privés, venus notamment de nombreuses villes et départements français, le projet a finalement été élargi à l’ensemble des provinces de France. Elle a été inaugurée en juin 1933.

La Maison des Provinces de France est gérée par la fondation nationale Cité internationale universitaire de Paris.

Une importante réhabilitation menée en 2003

Après 70 ans d’activité, une réhabilitation complète de la maison a eu lieu en 2003, sous la direction de l’architecte Daniel Kahane. Le bâtiment a été mis aux normes de sécurité et son confort a été accru. Sa capacité d’accueil a été renforcée grâce à la création de nouvelles chambres, équipées d’un nouveau mobilier en bois massif, créé par l’agence de design ldéo & Nathalie Kranz. Quatre chambres historiques ont été reconstituées, chacune reprenant à l’identique le mobilier et les papiers peints des quatre décorateurs d’origine : Jallot, Printz, Ruhlmann et Vinay. Aujourd’hui, elle compte 383 logements.

Alumnus célèbre

Aimé Césaire a séjourné dans cette maison en 1934. Député de la Martinique, il a initié, avec Léopold Sédar Senghor, le courant politique et littéraire de la négritude. Poète et écrivain, il est notamment l’auteur de Cahier d’un retour au pays natal, référence de la littérature du 20e siècle.