En 1926, André Honnorat invite le gouvernement hellénique à édifier un foyer national à la Cité internationale. Mais les finances de l’État grec avaient été malmenées par dix ans de guerre contre l’empire Ottoman. La Fondation hellénique a donc vu le jour grâce à une souscription panhellénique qui a réuni des Grecs de Grèce et de la diaspora. La mobilisation des milieux francophiles et de l’ambassadeur de Grèce en France, Nikolaos Politis, a été décisive pour lever les fonds nécessaires. Ils ont su démontrer qu’un foyer étudiant à la Cité internationale serait un lieu de rayonnement culturel de la Grèce à Paris. L’engouement pour le projet a été tel que la contribution des donateurs aisés s’est étendue à celle décisive d’un grand nombre de donateurs plus modestes, étudiants ou ouvriers. Le gouvernement grec a complété le financement. La construction de la maison a démarré en 1931. Elle a été inaugurée le 23 décembre 1932. A l’époque, elle comptait 67 chambres destinées à héberger des étudiants grecs poursuivant des études d’enseignement supérieur. Elle a commencé à accueillir ses premiers résidents à partir de janvier 1933, malgré les difficultés financières de la Grèce.
La maison a le statut de fondation reconnue d’utilité publique, dont le conseil d’administration est présidé par l’ambassadeur de Grèce en France.
Signé par l’architecte Nikolaos Zahos, le bâtiment rend hommage aux architectures de la Grèce antique. Nikolaos Zahos réinterprète les éléments de l’architecture néoclassique tout en employant les techniques de construction les plus modernes.
L’ossature en béton est revêtue de pierre de taille. Il réussit à combiner son approche stylistique avec la typologie adaptée au programme d’une résidence étudiante. Le bâtiment est un simple parallélépipède, dont les dimensions (19 X 50 m) sont équivalentes à celles de l’Héraion d’Olympie. Son identité nationale est immédiatement perceptible, grâce à des détails significatifs : la façade de l’entrée principale aménagée en pignon, avec un porche monumental à colonnade ionique qui reproduit le portique nord de l’Erechteion, et surmonté d’un phœnix en bas-relief, ou encore le bandeau de sgraffite bleu et or exécuté par le peintre Georges Leduc, qui porte les noms des grands hommes de l’antiquité. D’autres détails sont typiquement Ard déco comme les frises ou les jardinières qui ornent le perron. À l’intérieur, le décor évoque également la Grèce, comme son superbe salon à colonnes, baigné de lumière blanche, et pavé de petites mosaïques qui représentent un phénixet.
En 1974, des travaux avaient été réalisés pour la rendre plus confortable. La dernière restauration, visant à redonner au bâtiment son lustre initial des années trente, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, avait été engagée en 2008, sous la conduite de l’architecte Yannis Tsiomis.
La maison a connu une rénovation totale entre 2020 et 2021. Cette rénovation a permis de mettre la Fondation aux normes de sécurité et d’accessibilité pour des personnes en situation de handicap. Les chambres ont bénéficié de tout le confort nécessaire à la vie de ses résidents. L’ensemble des réseaux (ventilation, électricité, plomberie) et des maçonneries (isolation acoustique et thermique) ont été également rénovés, permettant de bonnes performances énergétiques. Des portes coupe-feu et acoustiques, accessibles par carte magnétique, ont été installées pour l’ensemble des chambres, répondant aux normes environnementales et de sécurité. Les travaux de rénovation de la fondation ont été supervisés par le cabinet d’architecture CMYT, dans le prolongement du projet élaboré par l’architecte de la Fondation, Yannis Tsiomis, membre de l’Académie de l’Architecture, prématurément disparu avant le début des travaux.
Lors de la rénovation de la maison, l’utilisation judicieuse de tous les espaces, a permis de créer 8 chambres supplémentaires. La maison en dispose désormais de 75. Chaque chambre est dotée d’une kitchenette et d’une salle d’eau privatives et est équipée d’un mobilier dessiné spécialement pour la Fondation. Les chambres offrent aux résidents un espace de vie propice à leur travail universitaire, alors que des espaces communs, notamment deux nouvelles cuisines communes, leur offrent des possibilités de vie collective. Les espaces extérieurs de la Fondation ont également été renouvelés avec la création d’un jardin avec terrasse qui leur propose un espace de vie et de travail à l’extérieur.
Costa Gavras est un réalisateur de cinéma grec, né à Athènes dans une famille d’origine russe. Sa carrière explose en 1969 avec le succès de Z., film contre la dictature des colonels grecs, récompensé par l’Oscar du meilleur film étranger. Avec Missing (Porté disparu), film sur la responsabilité des services secrets américains dans la chute au Chili du gouvernement d’alliance populaire du Président Allende, il remporte la Palme d’or à Cannes en 1982.