L'académicien Dany Laferrière, parrain des Nuits de la poésie 2025

Les Nuits de la poésie reviennent du 18 au 23 mars pour une édition spéciale célébrant le centenaire de la Cité internationale et un parrain iconique, Dany Laferrière. Ce festival dédié à la poésie et au slam est porté par un comité de résidents issus de différentes maisons du campus. Pour cette 4ᵉ édition, intitulée « Échos de paix », laissez-vous emporter par des performances, des lectures, des concerts poétiques et des ateliers.

Les mots comme vecteurs de paix 

Cette 4ᵉ édition, intitulée « Échos de paix » explore la manière dont la poésie peut être une voix de réconciliation, de résilience et de dialogue entre les cultures. À travers les mots, les rythmes et les silences, cette édition invite à écouter et à faire résonner les aspirations à un monde plus apaisé et solidaire. Le thème célèbre le pouvoir des mots comme vecteurs d’apaisement et de compréhension mutuelle. 

L’écrivain, réalisateur et académicien Dany Laferrière en est le parrain. Lors d’une rencontre à l’Académie française avec les résidents de la Maison des étudiants canadiens, bien que réticent à l’idée de définir une thématique, il partage sa vision de la paix et la résonance que ce mot évoque en lui.

Lors de cet entretien, il rappelle qu’un prix littéraire avait récompensé un ouvrage mettant en avant l’importance du point de vue de l’autre. Il illustre la suite de sa réflexion avec un haïku Bashô évoquant une grenouille plongeant dans un étang, expliquant que ce bruit interrompt le silence et en révèle l’étendue, créant une nostalgie du calme précédent. Une sérénité que l’on croyait constante est détruite par ce ploc. « La paix n’est donc pas un long fleuve tranquille, elle est aussi faite de moments tumultueux, signe de quelque chose de neuf se passe ». A l’image de la nature, où douceur et force coexistent. « Les petites fleurs qui poussent sous le béton, c’est d’une violence inouïe dans la douceur des choses. Donc la paix, oui, la douceur, oui. Mais n’oubliez pas, prenez garde à la douceur des choses ».

Deux moments forts pour rencontrer Dany Laferrière 

Pour la soirée d’ouverture de l’événement, le jeudi 20 mars au Collège néerlandais, résidents et artistes confirmés proposeront un spectacle musical et poétique, avec la participation du parrain de cette édition 2025. Dany Laferrière ponctuera le programme de ses interventions et lectures et partagera sa passion pour le hula-hoop,  qu’il considère comme « le sport des écrivains ». 

L’écrivain aura également pour mission, accompagné des autres membres du jury, de départager les participants au concours poétique, organisé le samedi 22 mars à la Maison des étudiants canadiens. Résidents et grand public pourront proposer leurs créations ou choisir d’interpréter un texte, en poésie ou en slam sur scène et tenter de remporter l’un des prix mis en jeu. 

Son parcours 

Prix Médicis pour L’énigme du retour, Dany Laferrière est élu à l’Académie française en 2013. Observateur de la vie quotidienne, il est l’auteur notamment de Je suis un écrivain japonais, Un certain art de vivre, Je suis fou de Vava, et de plusieurs romans dessinés dont Autoportrait de Paris avec Chat et Dans la splendeur de la nuit.

Et c’est cela, à mon avis, le seul sens
à donner à sa vie
trouver son bonheur sans ajouter
à la douleur du monde.
— Un certain art de vivre

Né en 1953 à Port-au-Prince, en Haïti, il passe une enfance heureuse avec sa grand-mère à Petit-Goâve. Jeune journaliste, il fuit la dictature et s’exile à Montréal, où il connaît le travail en usine avant d’acheter sa mythique machine à écrire Remington 22 et devenir écrivain.

C’est dans sa manière unique de traiter le quotidien que Dany Laferrière brosse un tableau saisissant de la condition humaine. Ses romans à saveur autobiographique et poétique l’imposent comme un témoin majeur de son temps. Traduite mondialement, son œuvre lui vaut de nombreuses distinctions. Elle amène d’ailleurs l’écrivain et orateur de talent à parcourir le monde à la rencontre de son lectorat. En 2013, il est élu à l’Académie française, au fauteuil de Montesquieu.