La Maison du Portugal – André de Gouveia a inauguré son jardin intérieur

A l’occasion du 50e anniversaire de la Révolution des Œillets, la Maison du Portugal-André de Gouveia de la Cité internationale a inauguré son  jardin intérieur baptisé du nom du poète Luís Vaz de Camões.

Un jardin baptisé du nom du poète Luis de Camões

C’est en traversant le hall de la Maison du Portugal qu’il est possible de découvrir à l’arrière du bâtiment un jardin privatif, accessible uniquement aux résidents et aux publics des activités culturelles de la maison. Depuis 2013, cet espace abrite une statue en bronze représentant l’écrivain canonique portugais Luís Vaz de Camões (vers 1525-1580), auteur de Les Lusiades, épopée qui fait le récit de l’histoire du Portugal entre sa fondation en 1143 et les voyages maritimes du XVIe siècle et notamment les découvertes du navigateur Vasco de Gama. La volonté de rendre hommage à ce grand homme de la culture portugaise s’est traduite, grâce à la direction de la maison menée par João Costa Ferreira, qui a poursuivi avec succès le projet initié par sa prédécesseure Ana Paixão, par le choix de nommer ce jardin du nom du poète.

Grâce à la générosité de la société Lagrière, cette esplanade a ainsi pu être réaménagée permettant une meilleure mise en valeur du buste de Camões. Elle a été inaugurée lors d’une cérémonie officielle, lors de laquelle la plaque inaugurale a été dévoilée conjointement par son excellence l’Ambassadeur du Portugal en France, José Augusto Duarte ; la déléguée générale de la Fondation nationale Cité internationale universitaire de Paris Vanessa Scherrer et Nuno Vassallo e Silva, directeur de la Délégation en France de la Fondation Calouste Gulbenkian. L’événement a réuni également plusieurs personnalités de la communauté lusophone, dont Manuel Lobo Antunes, ambassadeur, représentant du Portugal auprès de l’OCDE ; Pedro Solano de Almeida, représentant adjoint du Portugal auprès de l’OCDE ; Hermano Sanches Ruivo, conseiller de Paris et Cristina Antunes, directrice adjointe de la Caixa Geral de Depósitos. L’esplanade répond désormais au nom de Jardin Camões.

Une esplanade comme lieu d’inspiration 

Lorsque l’on arrive devant l’entrée de la Maison du Portugal, notre regard est tout de suite happé par cette frise au sol qui entoure l’ensemble du bâtiment. Dessinée dans les années 60 par l’architecte paysagiste Gonçalo Ribeiro Telles, elle est l’élément architectural identitaire par excellence de la maison, le seul qui rappelle véritablement le Portugal. Ce pavement s’appelle calçada. Les trottoirs emblématiques du pays. Ce minutieux travail de pose alternée de pierres de calcaire blanc et de basalte noir permet de réaliser de remarquables mosaïques. Ici, le motif s’inspire des célèbres vagues du Rossio (Lisbonne) qui sont stylisées en demi-cercles pour répondre aux codes esthétiques des années 60, époque de construction de la maison. Lors du réaménagement du jardin intérieur de la maison, ce même dallage a été repris au pied du buste du poète, qui porte maintenant son regard sur les vagues de la mer. A l’ombre du néflier, propice aux rencontres et à l’échange, le poète a ainsi trouvé sa place après un long périple.

Un long voyage pour arriver à bon port

À l’initiative de la Société des études portugaises, le buste du poète a été commandé au sculpteur italien Luigi Betti et inauguré en juin 1912, à l’occasion des 332 ans de la mort de Camões, dans les escaliers situées entre l’Avenue de Camões et le Boulevard Delessert, non loin de la Tour Eiffel. Il fut alors remplacé par une autre sculpture de Camões, réalisée par la sculptrice portugaise Clara Menéres. Ce buste était alors posé sur un grand piédestal qui le plaçait à une hauteur de 4 mètres. Mais l’histoire raconte que les habitants n’ont pas aimé le buste. Un an plus tard, juste avant la célébration de la mort de Camões au mois de juin, le buste et son piédestal avaient disparu.

La Société des Études Portugaises l’a retrouvé des années plus tard chez un antiquaire parisien. Elle l’a récupéré et offert à la Bibliothèque Mazarine qui, à son tour, l’a finalement offert à la Fondation Calouste Gulbenkian à Paris. Il a d’abord été installé au Centre Culturel Gulbenkian avenue d’Iéna ; puis avec l’installation de la Fondation boulevard de la Tour Maubourg, il a été déplacé au Centre culturel Camões, avenue Raffet. Après la vente du bâtiment, il a été installé dans le jardin de la Maison du Portugal, qui bénéficie depuis de l’aura du plus célèbre poète lusitanien.

Une vitrine de la culture lusophone à Paris

En 2016, grâce à de nombreux mécènes, la maison a pu rénover ses espaces culturels : la bibliothèque Maria Helena Vieira da Silva (200 m²), en hommage à la peintre du 20e siècle et la salle polyvalente Fernando Pessoa (220 m²), en hommage au poète du 20e siècle . La salle Vieira da Silva accueille la bibliothèque de la Fondation Gulbenkian. Elle possède un fonds d’environ 63.000 documents dédiés à la littérature et études littéraires, à l’histoire et au patrimoine, à l’architecture, aux arts visuels et performatifs et à la culture contemporaine. La salle Fernando Pessoa accueille chaque année presque une centaine d’événements culturels, ouverts à tous publics. Cette riche programmation marque la volonté de la maison de poursuivre et de renforcer l’une de ses missions principales : être le lieu d’accueil et de diffusion des productions intellectuelles, artistiques et culturelles portugaises, en lien étroit avec la Fondation Calouste Gulbenkian.