03/05/2023
Expositions Arts Mécénat Parc Patrimoine

Jardins du monde en mouvement : du 3 mai au 3 novembre 2023

Une 6e édition qui exalte les ressources de la nature

Reconnue pour sa qualité architecturale et paysagère, la Cité internationale offre chaque année à des architectes, paysagistes ou artistes l’opportunité de réaliser un projet paysager qui implique les enjeux de développement durable. Depuis 2017, 30 lauréats ont pu bénéficier d’une bourse de 8 000 €, grâce au programme de mécénat Architecture et paysage de la Caisse des Dépôts.

A partir du 3 mai 2023, déambulez au fil de six créations contemporaines qui valorisent le patrimoine culturel de la Cité internationale tout en s’intégrant harmonieusement dans leur environnement.

Face à la Maison du Liban, Echo Beyrouth vous invite à expérimenter l’identité du paysage sonore de Beyrouth. Un peu plus à l’Est, Culture textile matérialise le passage souterrain de l’ancienne voie de chemin de fer aujourd’hui empruntée par le RER B, en dénonçant la pollution de l’industrie textile. Deux créations s’implantent sur le double mail des tilleuls. Utopie entomologique, une architecture fantastique destinée à la nidification d’insectes, et Miroir de canopée, qui pose un regard inversé sur la canopée de cette grande perspective arborée. Plus au sud, un érable du parc accueille Zootrope, un dispositif qui utilise la solarigraphie ou photographie à très longue exposition pour montrer la lumière que cet arbre reçoit sur le temps long. Dans le parc ouest, Nuée s’invite dans le jardin de la Maison des étudiants de l’Asie du sud-est, où le bassin est surmonté d’étranges tuiles qui s’élèvent pour capter l’eau de pluie, devenue si précieuse.

Les artistes lauréats évoquent leurs installations

Echo Beyrouth

Taline Patchanian, architecte paysagiste

L’installation Echo Beyrouth, située en vis-à-vis de la Maison du Liban, matérialise la forme graphique de la réverbération du son qui produit l’écho. Elle invite les visiteurs à expérimenter à travers les cinq sens l’identité du paysage sonore de Beyrouth. De part et d’autre des lattes de bois, des matériaux recyclés (argile, acier, métal, verre brisé, pierre naturelle) viennent se combiner à des plantes locales libanaises pour symboliser les échos identitaires de la capitale. Cette installation offre une expérience sensorielle à la fois sonore, perceptible, olfactive, tactile et aromatique. Le mot écho fait également référence à l’écologie et détermine le choix d’une palette végétale qui répond aux échos recherchés.

Culture textile

Amandine Massé, plasticienne, et Tristan Israel, architecte

L’installation créée par Amandine Massé et Tristan Israël est composée de deux toiles mi-textiles et mi-végétales s’extrayant de la terre. Elle matérialise le passage souterrain de l’ancienne voie de chemin de fer aujourd’hui empruntée par le RER B et questionne notre rapport à la pollution engendrée par l’industrie textile.
Au XXIe siècle, cette industrie est l’une des plus grosses sources de pollution mondiale. Si sa production est impactante, la fin de vie d’un vêtement a aussi un coût écologique et social. Des millions de tonnes de vêtements sont jetés par an en Europe et revendus sous forme de “don” à l’étranger. La majorité arrive dans des pays d’Afrique, ou les 3/4 sont inutilisables et finissent dans d’immenses décharges à ciel ouvert.

Utopie entomologique

Raphael Emine, plasticien

 

Utopie entomologique est une architecture fantastique destinée à la nidification d’insectes. Réalisée en céramique traditionnelle et en impression 3D céramique, elle est conçue comme un écosystème habité par les insectes mais aussi par des plantes en croissance, des végétaux en décomposition et des réserves d’eau. Ses formes évoquent un métissage architectural fantastique qui entre en résonnance avec la diversité des architectures présentes à la Cité internationale. En mettant en relation les différents êtres vivants occupant un même territoire, ce projet émet la possibilité d’une architecture interespèce et inclusive pour les non humains.
Ce projet bénéficie d’un soutien à la production de La Fondation des Artistes.

Miroir de canopée

Maria Ibanez Lago, artiste et scénographe

L’installation Miroir de canopée est une halte dans l’allée de tilleuls qui nous incite à orienter au sol le regard porté sur leur canopée. Deux talus végétaux invitent à s’asseoir autour d’un tapis de pétales, qui jouent avec la lumière reflétée sur une surface dorée.
C’est un regard inversé, un espace où le ciel et le sol se confondent, un ciel végétal et un sol solaire. En repos sur les talus végétaux, regarder les mouvements de ce tapis pointilliste nous amène à lever les yeux vers le feuillage en hauteur, et faire le lien entre les éléments. C’est une ponctuation dans cet espace de circulation, qui appelle à se poser et changer son rythme interne.

Zootrope

Victor Masferrer, sculpteur

Un zootrope est un dispositif ancien qui générait l’illusion du mouvement à travers les dessins qu’il contenait. Il est composé des mots (zoós), adjectif signifiant « vivant », et (tropé), substantif qui désignait une « révolution ».
Dans cette installation, « le vivant » est la Cité internationale elle-même, son parc et ses habitants, autour de laquelle tourne la terre, soumise au cycle des jours et des nuits, qui renvoie à la « révolution ». Zootrope utilise la solarigraphie ou photographie à très longue exposition comme un moyen de montrer la lumière que l’arbre reçoit pendant un mois. L’arbre devient ainsi le protagoniste, qui observe son environnement arboré et bâti exposé aux flux lumineux.

Nuée

Flora Marchand, architecte et céramiste

Les toitures courbées de l’architecture vietnamienne dont s’inspire cette maison semblent défier le ciel pour protéger des pluies, éloigner les mauvais esprits. Or dans ce jardin, le bassin rappelle combien l’eau est devenue précieuse. D’étranges tuiles s’élèvent pour capter la pluie. Leur forme courbée les relie au ciel pour composer un nuage vaporeux. Un écosystème de plantes pionnières a éclos, accueilli par cette matière poreuse. La structure légère en bambou exalte les potentiels de cette fibre végétale venue d’Asie, parfaitement adaptée à notre climat. Ce projet s’inscrit dans une recherche en partenariat avec Organika, Bryoflor ainsi que le MNHN et l’Argilerie pour la fabrication de céramique capable de favoriser la colonisation par les mousses, à partir d’argile locale.

 

UN PROJET SOUTENU PAR LE MÉCÉNAT DE LA CAISSE DES DÉPÔTS
Le programme de mécénat Architecture et paysage : pour construire un avenir meilleur respectueux de l’environnement et révéler les richesses notre patrimoine culturel.

Composition du jury
Président : Guillaume Tronchet, délégué général de la Cité internationale universitaire de Paris
Membres :
Sina Abedi, architecte, enseignant à l’École Nationale d’architecture de Versailles et à l’École nationale d’architecture Paris-Malaquais, alumni
Marie-Douce Albert, journaliste au Moniteur
Hélène Dhaussy, directrice de la Maison internationale AgroParisTech et de la Maison des industries agricoles et alimentaires
Sylvain Ducret, paysagiste, enseignant à l’École des paysages de la transition écologique (ESAJ)
Gabrielle Jequece, responsable du programme de mécénat architecture et paysage, Groupe Caisse des Dépôts
David Otamendi, responsable du Service du domaine de la Cité internationale universitaire de Paris
Cyril Seguin, paysagiste, enseignant à l’École Nationale d’architecture de Versailles
Philippe Solignac, Architecte et Urbaniste de l’État (AUE), chef du Bureau de la qualité de l’architecture et du paysage
Bruno Tanant, paysagiste, enseignant à l’École Nationale d’architecture de Versailles
Rafik Yahiaoui, architecte, enseignant au GRETA CDMA

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