22/05/2025
Evénements Arts Mécénat Parc Patrimoine

Jardins en mouvement : une promenade poétique au cœur du campus

Selah creative office | Antipode square | © CIUP/photo Yann Monel/2025

À l’occasion du centenaire de la Cité internationale, le festival Jardins du monde en mouvement accueille, jusqu’au 28 septembre, cinq nouvelles créations éphémères paysagères, architecturales, botanistes et artistiques au cœur de son parc de 34 hectares. Organisé par le Centre du patrimoine de la Cité internationale, avec le soutien en mécénat de la Caisse des Dépôts, mécène principal, cet événement met en lumière des installations conçues pour dialoguer avec les architectures et jardins du campus.

Une édition aux couleurs du centenaire

Pour cette édition spéciale conçue dans le cadre du centenaire de la Cité internationale, les cinq créations paysagères, imaginées par de jeunes talents, incarnent un siècle de vie à la Cité internationale, imprégné par ses valeurs humanistes. Elles intègrent une réflexion sur le vivant et les enjeux du développement durable tout en matérialisant 100 ans de vie sur le campus.

Chaque lauréat a imaginé une œuvre mêlant histoire et utopie, poésie et fantaisie. Ces installations invitent les visiteurs en quête de découverte à porter un regard renouvelé sur le campus. Inspirées par le foisonnement des échanges entre résidents venus des quatre coins du monde et leur interaction avec l’ensemble des êtres vivants du parc, ces créations invitent à une réflexion sur l’enrichissement mutuel.

Les projets ont été sélectionnés par un jury composé de professionnels de la culture et du paysage, ainsi que de représentants de la Caisse des Dépôts et de la Cité internationale. Le choix s’est porté sur des installations mettant en avant des savoir-faire créatifs et des matériaux variés tels que le bois, la céramique, la pierre, le plexiglas et les plantes.

A travers une déambulation poétique et végétale dans le parc du campus, le public découvre ces œuvres insolites qui prônent l’échange, la rencontre et le métissage des cultures. À parcourir en famille et gratuitement.

Les artistes présentent leurs créations éphémères

elparo | nodo

nodo est une installation qui dialogue avec son lieu d’accueil tout en s’inspirant de la nature à travers un concept universel. Lien, unité, solidarité, mais aussi complexité, la symbolique du nœud, nodo en esperanto, résonne avec les valeurs de la Cité internationale, reliant les peuples, faisant dialoguer les cultures, proposant une expérience du vivre ensemble. Composé exclusivement de bois, se refermant sur elle-même, cette boucle nous ramène aussi à la notion d’infini, de mouvement perpétuel et au cycle de la vie.

Artiste plasticien autodidacte, elparo grandit entre banlieue et campagne parisienne. Issu du milieu graffiti, sa pratique s’est diversifiée au cours des années, explorant l’art pictural dans un premier temps pour finalement se consacrer pleinement aux œuvres in-situ.

elparo | nodo | © CIUP/photo Yann Monel/2025

Chensi Shen | La rivière intemporelle

En hommage au centenaire de la Cité internationale, ce projet donne naissance à une rivière intemporelle, symbole d’un siècle d’histoire en perpétuel mouvement. Inspirée par la Seine, elle serpente à travers les pelouses du campus, portant en son flot la mémoire de Paris, de la Cité internationale et de ses habitants. Des boîtes à souvenirs y flottent, renfermant des fragments de vie des résidents et alumni, invitant chacun à enrichir ce flux de réminiscences tourné vers l’avenir. À la nuit tombée, un éclairage subtil révèle cette rivière qui continue de s’écouler à travers le temps, reliant passé, présent et futur.

Chensi Shen est architecte, paysagiste et doctorante à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (EIREST), en cotutelle avec l’École d’architecture de l’université de Tianjin. Ses recherches portent sur l’étude du patrimoine culturel et du tourisme dans le contexte de la mobilité interculturelle et des processus de mondialisation. Elle est également diplômée en aménagement du paysage de l’École d’architecture et de paysage de Bordeaux et d’un master en urbanisme et développement de la London School of Economics and Political Science.

Chensi Shen | La rivière intemporelle | © CIUP/photo Yann Monel/2025

Sidonie Kuentz et Anne-Emmanuelle Cretier | Sous l’arbre à palabre

« En rapprochant les jeunes esprits du monde entier, nous rapprochons les peuples », André Honnorat. Sous un érable du parc vit un jardin rapprochant les hommes, les cultures et le vivant afin de célébrer les 100 ans. Sous l’Arbre à palabre est un jardin végétal et minéral. L’arbre offre son ombre aux habitants et passants pour se rassembler et échanger. Sous l’arbre nait un jardin d’herbacées et un sol en pierres sèches. Ces pierres rayonnent depuis ce cœur vivant, symbolisant un savoir-faire ancestral, protégeant les jeunes pousses et les graines, et drainant l’eau dans la terre. Sous l’Arbre à palabre est un jardin humaniste et artisanal.

Formée à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles et à l’école du Breuil, Sidonie Kuentz conçoit des parcs et jardins. Sa vie à l’étranger pendant plus de 20 ans a ouvert son regard et nourri son inspiration. Elle explore toutes les échelles, des paysages vastes aux détails d’une plante, avec l’ambition de questionner et sensibiliser.

Anne Emmanuelle est diplômée en 2025 de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles. Après une expérience dans l’univers de la mode et du design chez Hermès notamment, elle enrichit son parcours par la création de jardins contemporains et de savoir-faire.

Sidonie Kuentz et Anne-Emmanuelle Cretier | Sous l'arbre à palabre | © CIUP/photo Yann Monel/2025

Selah creative office – Achille Anjoras et Théo Braghini | Antipode square

Antipode square est un carré de nature, extrait d’une forêt située à l’opposé de Paris sur le globe, là où les plantes et les gens ont la tête en bas. L’installation fait l’éloge du végétal et de ses capacités d’adaptation extraordinaires, sa structure en échafaudage est vertueuse car réemployée, réemployable et locale, elle est aussi un élément architectural universel. Ce projet est une métaphore des valeurs fondatrices de la Cité internationale : la symbiose de la nature et de l’architecture, l’universalité et les liens entre différentes parties du monde.

En 2022, Achille Anjoras et Théo Braghini fondent à Paris un bureau de création nommé Selah. Ils pratiquent l’architecture, la scénographie, le design d’espace et d’objet comme disciplines confondues, conçoivent des lieux prototypes libres d’interprétation et d’interaction.

Selah creative office | Antipode square | Partenaires du projet : Speed échafaudage pour la structure, Sarl Sirot pour les plantes et Alpes Contrôles pour la sécurité | © CIUP/photo Yann Monel/2025

Arnaud Thomas | Le parlement des vivants

Le Parlement des vivants s’inscrit dans l’esprit d’hospitalité et de diversité de la Cité internationale. Il crée des espaces d’interaction, favorisant rencontres et observation mutuelle. Un bestiaire de petites architectures relie humains et non-humains : hôtels à insectes, abreuvoirs pour oiseaux et assises ombragées. Ces dispositifs encouragent les interactions et sensibilisent aux dynamiques du vivant. Métaphore de la Cité internationale, le projet invite les usagers du parc à imaginer des relations fondées sur le partage et la cohabitation.

Arnaud Thomas est un architecte formé à la charpente chez les Compagnons et spécialisé en patrimoine à l’École de Chaillot. Il développe une architecture ancrée dans son territoire, respectueuse des ressources et du vivant. Jardins du monde en mouvement représente une chance d’explorer ces enjeux qui le passionnent.

Arnaud Thomas | Le parlement des vivants | © CIUP/photo Yann Monel/2025

Avec le soutien en mécénat de la Caisse des Dépôts, mécène principal 

Dans le cadre du programme de mécénat « Architecture et paysage : pour construire un avenir meilleur respectueux de l’environnement et révéler les richesses de notre patrimoine culturel ».

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