29/03/2023
Entretiens Nos résidents Maison de l'Argentine

La Cité internationale constitue un vrai oasis dans un monde de plus en plus incertain

Gabriel Enescu

Gabriel Enescu, résident à la Maison de l’Argentine, nous livre son point de vue sur son parcours, la Cité internationale et ses projets.

Peux-tu nous raconter ton parcours et ton arrivée à la Cité internationale ?

Je suis né et j’ai grandi à São Paulo, au Brésil. J’ai déménagé en Allemagne pour poursuivre mes études de droit en juillet 2013. À ce moment débutait une période d’instabilité politique et économique qui persiste encore dans mon pays natal.

Après la fin de mes études à l’université Humboldt de Berlin, j’ai été avocat stagiaire dans plusieurs cabinets, mais également pour l’État. J’ai notamment travaillé pour le Tribunal judiciaire civil et le Parquet du Tribunal de justice de Berlin, ainsi que dans les divisions pour la culture du gouvernement de Berlin et du ministère fédéral des Affaires étrangères allemand. J’ai achevé ma formation d’avocat en Allemagne en février 2023.

J’ai été accepté à la Cité internationale en août 2022 par la Maison Heinrich Heine car j’ai fait mes études en Allemagne. J’habite à la Maison de l’Argentine en « brassage ».

Qu’est ce qui t’a motivé à intégrer la Cité internationale ?

Une amie qui a étudié en master à Paris et a vécu dans la Maison Heinrich Heine m’a conseillé de déposer une demande de logement à la Cité internationale. Lors de ma première visite sur le campus, j’ai été étonné par son patrimoine architectural. Les étudiants résident dans des bâtiments conçus par des grands noms de l’histoire de l’architecture. On y retrouve les principaux styles du XXème siècle mais aussi le futur de l’architecture, notamment en termes de durabilité. La richesse des évènements culturels et des échanges entre différentes disciplines ou nationalités au sein de la Cité internationale m’ont également beaucoup intéressé.

Quels sont tes projets et objectifs futurs ?

Pour l’heure, j’étudie en master en droit des affaires à l’université Paris-Panthéon-Assas. Je suis engagé dans la vie de campus de la Cité internationale en tant qu’administrateur résident du Bureau des résidents et représentant de la Maison de l’Argentine. Je m’occupe de l’organisation de plusieurs événements avec les autres membres du BDR sur le campus et représente les résidents auprès de l’administration de la Cité internationale. 

À mon retour en Allemagne en septembre prochain, j’aimerais travailler comme avocat en droit du commerce extérieur et en droit des sanctions. Je voudrais surtout me concentrer sur l’application des lois sur la vigilance des chaînes d’approvisionnement. Ces dernières exigent le respect des droits humains et la protection de l’environnement par les grandes entreprises, y compris à l’étranger.

Penses-tu que ton séjour à la Cité internationale soit un tremplin pour ton avenir ?

Absolument. Je viens d’un pays plutôt culturellement homogène. La Cité internationale universitaire de Paris m’a permis d’apprendre beaucoup sur d’autres cultures et modes de vie. Ma mission au sein du BDR m’a aussi beaucoup appris sur la résolution de conflits, le fonctionnement et l’administration d’une fondation nationale complexe et le travail en groupe avec des publics très divers.

Si tu devais résumer la Cité internationale en un mot, lequel choisirais-tu ?

Utopie.

La Cité internationale a été fondée il y a près d’un siècle comme un espace pour promouvoir la paix et offrir aux étudiants étrangers un logement sain et accessible. Malheureusement, notre monde en miniature n’a pas encore réussi à atteindre les buts des fondateurs du campus. 

Il faut reconnaître que la Cité internationale constitue un vrai oasis dans un monde de plus en plus incertain. D’une part, nous habitons en toute sûreté dans des logements de qualité et relativement abordables, au milieu d’un parc de 34 hectares et d’une biodiversité abondante où nous pouvons rencontrer des citoyens du monde entier.

Cependant, nous, résidents, nous retrouvons des dilemmes similaires à ceux qu’ont dû affronter nos prédécesseurs. Nous devons faire face à une énorme inflation dans une ville toujours plus inaccessible et inégale. De plus, la guerre en Ukraine nous rappelle la croissance de l’extrême droite et l’atrocité des conflits armés. Ces affrontements ont d’ailleurs des répercussions sur le quotidien de la Cité internationale puisqu’elle accueille des réfugiés. Cela prouve, qu’un siècle après sa fondation, le projet de la Cité internationale universitaire de Paris demeure toujours d’actualité.

Gabriel Enescu
Maison de l’Argentine

DES RÉSIDENTS ENGAGÉS

Les résidents sur le campus sont très engagés. Ils sont invités à s’investir dans la gouvernance, la vie collective et le développement du campus et mènent de nombreux projets participatifs. Pour construire un avenir commun, ils s’engagent sur les grands enjeux du monde contemporain en bénéficiant des échanges et des rencontres qu’ils font dans leurs maisons et sur le campus. 

Un laboratoire d’idées

Laboratoire d’idées et de création pour penser le monde de demain, la Cité internationale occupe une place singulière dans le paysage culturel parisien comme lieu de vie de la jeunesse internationale. Projets artistiques et écologiques collaboratifs foisonnent sur le campus.

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