Interview du directeur de la Maison des étudiants de la francophonie
Je suis un haut fonctionnaire ayant servi dans le cadre de différentes politiques publiques : défense, politique de la ville, aide au développement, diplomatie, accueil des réfugiés en France, etc. A côté de ces fonctions, j’ai toujours mené une activité d’enseignant en histoire et relations internationales, ainsi qu’un engagement associatif en matière de solidarité.
Il est né à une époque unique, marquée par un traumatisme majeur des sociétés du début du XXᵉ siècle. Ce que le monde avancé de l’époque comptait, notamment la communauté académique et l’élite diplômée qui avaient pris les décisions fatales en 1914, avait laissé leurs passions nationalistes l’emporter sur la raison et le sentiment de fraternité que l’on espérait inhérent à l’espèce humaine. Cette prise de conscience a suscité chez quelques esprits visionnaires l’idée de créer un campus qui serait un conservatoire des bonnes volontés, destiné à prévenir un nouveau massacre. Une telle vision est plus que jamais d’actualité.
Notre maison compte une quarantaine de nationalités. Si la nature francophone des universités et des États qui envoient nombre d’étudiants à la Maison des étudiants de la francophonie fonde son identité, cette dernière se nourrit aussi d’un désir de mélange des cultures, des opinions, et des apports de chacun. La maison est d’abord une communauté d’étudiants ayant souscrit au projet humaniste de la Cité internationale, et qui comprennent que leur séjour à Paris et que le temps de leurs études est un moment unique dans leur vie, pour mieux comprendre et espérer d’un monde qui connaît le retour des temps sombres.
Découvrir. Je dis aux étudiants, allez découvrir votre voisin, vos camarades des autres maisons, de nouveaux sports, et les centaines d’opportunités culturelles qui vont vous aider à vous façonner pour plus tard.
Normalienne, agrégée d’allemand, Blandine Sorbe est depuis sa sortie de l’Ecole nationale d’administration en 2011 magistrate de la Cour des comptes. Entre 2015 et 2019, elle a rejoint le musée du quai Branly comme directrice générale adjointe, assurant au quotidien la gestion de ce lieu exceptionnel et œuvrant à la qualité de sa gestion. A partir de 2019, Blandine Sorbe a fait partie des principaux dirigeants du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, où elle a supervisé en tant que directrice senior cadre public et conformité le bon déroulement de l’événement sous l’angle de la maîtrise des risques budgétaires, juridiques, éthiques, ressources humaines et opérationnels, en relation étroite avec les autorités nationales et internationales. Blandine Sorbe est membre du comité d’histoire du ministère de la culture.