Dans le cadre de la 8e édition du festival Jardins du monde en mouvement spéciale centenaire, qui commence le 30 avril 2025, cinq projets ont été sélectionnés à l’issue d’un concours. L’appel à candidatures proposait à des jeunes talents d’imaginer des créations éphémères paysagères, architecturales, botanistes et artistiques dans le parc de la Cité internationale.
Les lauréats ont été choisis par un jury de professionnels et bénéficient chacun d’une bourse de 8 000 €, grâce au soutien en mécénat de la Caisse des Dépôts, mécène principal. Ces œuvres, inspirées du patrimoine immatériel du campus, incarnent l’histoire et les valeurs du lieu. Conçues dans le cadre du centenaire de la Cité internationale, elles intègrent une réflexion sur le vivant et les enjeux du développement durable tout en incarnant un siècle de vie à la Cité internationale. Chaque lauréat a imaginé une œuvre mêlant histoire et utopie, poésie et fantaisie, tout en intégrant une dimension végétale. Ces installations inviteront les visiteurs en quête de découverte à porter un regard renouvelé sur le campus.
L’une d’entre elles, nodo, a été installée en avant-première dans la cour d’honneur de la Cité internationale.
nodo est une installation qui dialogue avec son lieu d’accueil tout en s’inspirant de la nature à travers un concept universel. Lien, unité, solidarité, mais aussi complexité, la symbolique du nœud, nodo en esperanto, résonne avec les valeurs de la Cité internationale, reliant les peuples, faisant dialoguer les cultures, proposant une expérience du vivre ensemble. Composé exclusivement de bois, se refermant sur elle-même, cette boucle nous ramène aussi à la notion d’infini, de mouvement perpétuel et au cycle de la vie.
Artiste plasticien autodidacte, elparo grandit entre banlieue et campagne parisienne. Issu du milieu graffiti, sa pratique s’est diversifiée au cours des années, explorant l’art pictural dans un premier temps pour finalement se consacrer pleinement aux œuvres in-situ.
En hommage au centenaire de la Cité internationale, ce projet donne naissance à une rivière intemporelle, symbole d’un siècle d’histoire en perpétuel mouvement. Inspirée par la Seine, elle serpente à travers les pelouses du campus, portant en son flot la mémoire de Paris, de la Cité internationale et de ses habitants. Des boîtes à souvenirs y flottent, renfermant des fragments de vie des résidents et alumni, invitant chacun à enrichir ce flux de réminiscences tourné vers l’avenir. À la nuit tombée, un éclairage subtil révèle cette rivière qui continue de s’écouler à travers le temps, reliant passé, présent et futur.
Chensi Shen est architecte, paysagiste et doctorante à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (EIREST), en cotutelle avec l’École d’architecture de l’université de Tianjin. Ses recherches portent sur l’étude du patrimoine culturel et du tourisme dans le contexte de la mobilité interculturelle et des processus de mondialisation. Elle est également diplômée en aménagement du paysage de l’École d’architecture et de paysage de Bordeaux et d’un master en urbanisme et développement de la London School of Economics and Political Science.
« En rapprochant les jeunes esprits du monde entier, nous rapprochons les peuples », André Honnorat. Sous un érable du parc vit un jardin rapprochant les hommes, les cultures et le vivant afin de célébrer les 100 ans. Sous l’Arbre à palabre est un jardin végétal et minéral. L’arbre offre son ombre aux habitants et passants pour se rassembler et échanger. Sous l’arbre nait un jardin d’herbacées et un sol en pierres sèches. Ces pierres rayonnent depuis ce cœur vivant, symbolisant un savoir-faire ancestral, protégeant les jeunes pousses et les graines, et drainant l’eau dans la terre. Sous l’Arbre à palabre est un jardin humaniste et artisanal.
Formée à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles et à l’école du Breuil, Sidonie Kuentz conçoit des parcs et jardins. Sa vie à l’étranger pendant plus de 20 ans a ouvert son regard et nourri son inspiration. Elle explore toutes les échelles, des paysages vastes aux détails d’une plante, avec l’ambition de questionner et sensibiliser.
Anne Emmanuelle est diplômée en 2025 de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles. Après une expérience dans l’univers de la mode et du design chez Hermès notamment, elle enrichit son parcours par la création de jardins contemporains et de savoir-faire.
Antipode square est un carré de nature, extrait d’une forêt située à l’opposé de Paris sur le globe, là où les plantes et les gens ont la tête en bas. L’installation fait l’éloge du végétal et de ses capacités d’adaptation extraordinaires, sa structure en échafaudage est vertueuse car réemployée, réemployable et locale, elle est aussi un élément architectural universel. Ce projet est une métaphore des valeurs fondatrices de la Cité internationale : la symbiose de la nature et de l’architecture, l’universalité et les liens entre différentes parties du monde.
En 2022, Achille Anjoras et Théo Braghini fondent à Paris un bureau de création nommé Selah. Ils pratiquent l’architecture, la scénographie, le design d’espace et d’objet comme disciplines confondues, conçoivent des lieux prototypes libres d’interprétation et d’interaction.
Le Parlement des vivants s’inscrit dans l’esprit d’hospitalité et de diversité de la Cité internationale. Il crée des espaces d’interaction, favorisant rencontres et observation mutuelle. Un bestiaire de petites architectures relie humains et non-humains : hôtels à insectes, abreuvoirs pour oiseaux et assises ombragées. Ces dispositifs encouragent les interactions et sensibilisent aux dynamiques du vivant. Métaphore de la Cité internationale, le projet invite les usagers du parc à imaginer des relations fondées sur le partage et la cohabitation.
Arnaud Thomas est un architecte formé à la charpente chez les Compagnons et spécialisé en patrimoine à l’École de Chaillot. Il développe une architecture ancrée dans son territoire, respectueuse des ressources et du vivant. Jardins du monde en mouvement représente une chance d’explorer ces enjeux qui le passionnent.
Avec le soutien en mécénat de la Caisse des Dépôts, mécène principal
Dans le cadre du programme de mécénat « Architecture et paysage : pour construire un avenir meilleur respectueux de l’environnement et révéler les richesses de notre patrimoine culturel ».
Des créations à découvrir du 30 avril au 28 septembre 2025, au sein du parc de la Cité internationale. L’exposition est accessible gratuitement du lundi au dimanche, de 7h à 22h. Elle s’inscrit dans le cadre de la programmation officielle du centenaire de la Cité internationale universitaire de Paris, dont le programme est disponible en ligne sur centenaire.ciup.fr.