Charlotte Perriand
Jean Prouvé
Eugène Printz
Le Corbusier
Jacques-Émile Ruhlmann
Jean Perzel
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Charlotte Perriand (1903-1999)

Pionnière du design moderne, Charlotte Perriand s’impose dès 1927, à seulement 24 ans, en présentant son Bar sous le toit au Salon d’automne de Paris. Remarquée par Le Corbusier, elle entame une collaboration déterminante qui façonnera sa carrière. Alliant modernité industrielle et influences artisanales, notamment après un séjour au Japon dans les années 1940, elle introduit des matériaux naturels comme le bois ou le bambou dans ses créations. À travers une œuvre à la fois fonctionnelle et novatrice, elle joue un rôle majeur dans l’évolution du mobilier contemporain.

Née en 1903 à Paris, Charlotte Perriand mélange les styles et les matières et devient une icône du design moderne et fonctionnel. Née en 1903 à Paris d’une famille d’artisans, elle étudie à l’École de l’Union centrale des Arts Décoratifs de Paris entre 1920 et 1925. Elle accède à une popularité presque instantanée lorsqu’elle expose, alors âgée de 24 ans, son Bar sous le toit au Salon d’automne de Paris. Elle se fait alors remarquer par Le Corbusier, et enchaîne les collaborations, comme l’illustre, entre autres, le mobilier de la Fondation suisse de la Cité internationale universitaire de Paris.

Dans les années 1940, la carrière de l’artiste est marquée par des influences japonaises lorsqu’elle est invitée en tant que conseillère industrielle en art au Japon. Elle se met alors à intégrer dans ses créations des matériaux tels que la paille, le bois ou le bambou. Grâce à ses collaborations artistiques, à la modernité industrielle et à la fonctionnalité de ses créations, elle joue un rôle clé dans l’évolution du mobilier contemporain, avant sa mort en 1999.

Jean Prouvé (1901-1984)

Jean Prouvé, né en 1901 dans une famille d’artistes, se tourne vers la ferronnerie avant de devenir un architecte et designer visionnaire. Attaché à une esthétique industrielle et fonctionnelle, il modernise l’Art Déco en laissant visibles les systèmes d’assemblage dans ses créations. Pour lui, architecture et mobilier relèvent du même geste constructif. Il développe une production innovante mêlant acier puis aluminium, réalisant aussi bien des meubles emblématiques que des bâtiments audacieux, dans une logique de fabrication industrielle à grande échelle.

Né d’un père peintre-sculpteur et d’une mère musicienne en 1901, Jean Prouvé se dirige vers la ferronnerie après un projet d’études d’ingénieur interrompu par le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Mais après quelques commandes de ferronnerie d’art à son compte, il découvre la soudure et l’acier inoxydable et se tourne alors vers une carrière d’architecte et de décorateur. Résolu à moderniser le mouvement Art Déco, il adhère à un style épuré où les systèmes d’assemblage de ses constructions restent visibles. Pour lui, « il n’y a pas de différence entre la construction d’une maison et celle d’un meuble ».

Le métal est au cœur de ses créations, qu’il intègre sous diverses formes. On lui doit notamment la Maison du Peuple à Clichy, les chaises du théâtre de la Maison du Brésil de la Cité internationale, ou encore la façade du Grand Palais de la Foire de Lille.

Soucieux d’atteindre une dimension de production industrielle, Jean Prouvé installe en 1947 ses ateliers dans un vaste terrain à Maxéville. En raison de la pénurie d’acier après-guerre, il se tourne peu à peu vers l’aluminium, plus léger et moins coûteux. Son usine tournera à plein régime jusqu’en 1953, année où il part finir sa carrière à Paris suite à des désaccords économiques avec ses investisseurs.

Eugène Printz (1889-1948)

Ébéniste et décorateur français, Eugène Printz est une figure majeure du mouvement Art Déco. Formé par son père dans la tradition du mobilier classique, il s’oriente dans les années 1920 vers des créations modernes, mêlant métal et bois précieux. Sa collaboration avec Pierre Chareau le propulse sur la scène internationale dès l’Exposition de 1925. Réputé pour l’élégance et la fonctionnalité de ses œuvres, il séduit une clientèle prestigieuse et laisse une empreinte durable dans le monde du design.

 

Eugène Printz est un ébéniste et décorateur français emblématique du mouvement Art Déco. Né en 1889 à Paris d’un père lui-même ébéniste, ce dernier le forme à la confection de meubles classiques de style Louis XVI dans son atelier.

Dans les années 1920, il se lance dans la création de meubles modernes, encouragé par l’architecte moderne Pierre Chareau. Il conserve l’usage du métal, hérité de ses créations classiques, et y associe des bois nobles pour créer une esthétique nouvelle, élégante et fonctionnelle.

C’est lors de l’Exposition internationale des Arts Décoratifs de 1925 que son travail en collaboration avec Pierre Chareau se fait remarquer par le grand public. Il séduit ensuite une clientèle bourgeoise ainsi que de nombreuses institutions françaises, qui lui passent commande. Il travaille aussi pour une clientèle internationale, notamment aux États-Unis où les meubles Art Déco sont très en vogue. Il réalise ainsi, entre autres, le bureau du maréchal Lyautey, celui de Jeanne Lanvin, la bibliothèque et la Fondation Rosa Abreu de Grancher, ou encore du mobilier pour l’Hôtel de Ville de Paris.

Malgré la crise économique des années 1930, provoquée par le krach boursier qui a déstabilisé les États-Unis quelques années plus tôt, son atelier survit. Ainsi, ses pièces restent encore connues aujourd’hui, notamment pour leur aspect fonctionnel mais aussi décoratif d’exception. Il meurt en 1948.

Le Corbusier (1887-1965)

Figure emblématique de l’architecture moderne du 20ᵉ siècle, Le Corbusier est aussi un designer de mobilier visionnaire. D’abord formé comme artisan, il développe une approche rigoureuse et fonctionnelle de l’esthétique, qu’il applique autant à ses bâtiments qu’à ses meubles. Ses créations en acier tubulaire, pensées pour accompagner ses espaces architecturaux, incarnent l’esprit puriste d’un art moderne, rationnel et épuré. Son œuvre reflète une volonté de rompre avec l’ornemental pour redéfinir la beauté à travers l’utilité.

 

Connu comme étant un architecte de renom du 20ᵉ siècle ayant laissé un héritage encore fécond aujourd’hui, Le Corbusier a aussi dessiné de nombreux meubles, notamment pour habiller ses créations architecturales. Né en Suisse en 1887, il se forme comme graveur-ciseleur dans une école d’art avant de se lancer dans l’industrie horlogère, comme sa famille avant lui. Mais ne voyant que d’un œil, ce handicap le pousse à abandonner cette carrière pour devenir architecte.

Il s’installe à Paris en 1917, où il apprend l’architecture en béton armé et crée sa propre agence. Obsédé par l’idée d’un retour à l’ordre moral, il rencontre le peintre Amédée Ozenfant avec qui il partage cette idéologie et prône un art moderne et dénué de toute extravagance. Cette notion de « retour à l’ordre moral » est liée à un rejet des formes artistiques jugées trop décoratives et exubérantes du passé, notamment du style Art Nouveau. Après les horreurs de la Première Guerre mondiale, Le Corbusier et Ozenfant cherchent à établir une nouvelle forme de beauté, fondée sur la simplicité, la rationalité et l’efficacité.

L’entre-deux-guerres, période où de nombreux bâtiments doivent être reconstruits après les destructions du conflit, est une aubaine pour Le Corbusier, qui conçoit de nombreuses villas et bâtiments à l’image de sa vision architecturale fonctionnelle et épurée.

Le mobilier qu’il conçoit reprend cet esprit « puriste », et ses fauteuils à structure métallique en tubes d’acier deviennent rapidement des pièces emblématiques, incarnant l’esthétique de l’architecture moderne, où la forme suit la fonction et où chaque élément trouve sa justification dans l’utilité.

Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933)

Né en 1879, Jacques-Émile Ruhlmann s’impose comme une figure incontournable du luxe et du raffinement dans le style Art Déco. Autodidacte, il se distingue dès 1910 au Salon d’automne par son mobilier élégant, conçu avec des matériaux précieux comme l’ivoire ou les bois exotiques. Il orchestre des projets d’envergure, dont l’Hôtel du Collectionneur lors de l’Exposition de 1925, véritable vitrine de son savoir-faire. Plus qu’un simple ébéniste, Ruhlmann embrasse tous les arts décoratifs, de la miroiterie au textile, avec une vision globale du design.

 

 

Né en 1879 à Paris, Ruhlmann reprend la société de décoration de son père en 1907. Il se forme en autodidacte à l’architecture d’intérieur et participe à l’exposition artistique du Salon d’automne en 1910, où son nom est associé à un mobilier raffiné et élégant. Les commandes affluent, et il diversifie son activité dans le papier peint et la miroiterie. Il réalise par ailleurs le papier peint et le mobilier des chambres de la Maison des Provinces de France de la Cité internationale en collaboration avec d’autres décorateurs de l’époque.

Dans le cadre de l’Exposition des Arts Décoratifs de 1925, Ruhlmann prend en charge la direction artistique du luxueux Hôtel du Collectionneur à Paris, emblème de l’architecture Art Déco, dont certains éléments sont même acheminés du Metropolitan Museum of Art de New York.

Ruhlmann confectionne ses œuvres en utilisant des matériaux luxueux tels que l’ivoire, des bois précieux ou encore des écailles. Enfin, il ne se limite pas à la création de meubles, car les projets qu’il dirige englobent tous les types d’arts décoratifs (textiles, luminaires, céramiques…).

Jean Perzel (1892-1986)

Maître de la lumière, Jean Perzel s’illustre comme l’un des grands designers de luminaires du XXᵉ siècle. Naturalisé français après la Première Guerre mondiale, il fonde son atelier en 1923, en plein essor du mouvement Art Déco. Ses créations, alliant raffinement et innovation technique, rencontrent un succès immédiat, notamment avec sa lampe de chevet conçue pour la Cité universitaire en 1929. De Paris à New York, ses luminaires sur mesure habillent les plus prestigieux intérieurs, affirmant son héritage dans l’histoire du design moderne.

Dompter la lumière, c’est l’exploit qui est attribué depuis maintenant un siècle au designer Jean Perzel. Né à Bruck, en Bavière, le designer de luminaires est naturalisé français en 1919 à la fin de la guerre, à la suite de son engagement au sein de la Légion d’honneur. Il travaille alors comme peintre verrier à Paris.

Le mouvement Art Déco, né dans les années 1910 et en plein essor une décennie plus tard, révolutionne alors le monde de l’architecture et de la décoration d’intérieur avec des formes épurées, des courbes douces et géométriques. C’est dans la vague de ce courant que Perzel crée son atelier de luminaires en 1923, alors âgé de 31 ans.

La renommée de son atelier coïncide avec la création de la Cité internationale universitaire de Paris en 1929, et Perzel imagine pour l’occasion une lampe de chevet avec un cache pivotant permettant aux étudiants de moduler la lumière dans leur chambre.

Peu après le lancement de sa maison, le succès du designer est immédiat. La famille Rothschild achète l’entièreté de sa première collection lors de son lancement en 1923. Ses créations connaissent ensuite un grand succès aux États-Unis où elles sont considérées comme des œuvres emblématiques du 20ᵉ siècle. Il est très demandé pour des commandes de luminaires personnalisés, ces derniers épousant parfaitement l’élégance et la décoration de nombreux intérieurs. Ses créations ornent aujourd’hui la cour du roi des Belges, le siège de la Société des Nations à Genève, ou encore l’ambassade du Canada à La Haye.

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