La nouvelle résidence de la Maison de l’Inde de la Cité internationale a ouvert ses portes le 4 novembre 2013. Réalisé par Intégral Lipsky+Rollet architectes, ce bâtiment de 72 chambres augmente les capacités d’accueil de la Maison de l’Inde et inaugure le programme de développement du campus Cité 2025.
Dans le cadre de la coopération universitaire et scientifique entre la France et l’Inde, le gouvernement indien a financé à hauteur de 6,8 millions d’euros la construction d’un nouveau bâtiment pour accueillir davantage d’étudiants et de chercheurs indiens sur le campus. Ce bâtiment qui jouxte la Maison de l’Inde historique, inaugurée en 1968, a été édifié sur une parcelle de terrain gracieusement mise à disposition au gouvernement indien par la Chancellerie des Universités de Paris. Cette extension est la première construction à la Cité internationale depuis 42 ans. Avant la Maison de l’Inde, seule la Maison des Arts et Métiers avait bénéficié d’une extension d’une telle ampleur, accueillant un second bâtiment onze ans après le premier.
La nouvelle résidence est implantée à l’Est du premier bâtiment de la Maison de l’Inde. Elle dispose de ses propres accès, hall d’accueil et salle de réunion et peut ainsi fonctionner de manière autonome par rapport au bâtiment d’origine. A chacun de ses sept étages, elle abrite des cuisines collectives garantes de sociabilité entre les résidents. Les chambres, toutes équipées de leurs propres douches et sanitaires, disposent de loggias individuelles. Equipées d’un mobilier dessiné par les architectes, elles sont éclairées naturellement par une grande baie vitrée positionnée juste au-dessus du bureau et sont pourvues de nombreux rangements intégrés. A l’intérieur de chaque cuisine, la référence à l’Inde est matérialisée par des peintures Warli, chacune d’elle illustrant une légende indienne. Une salle de réunion, dédiée à A.P.J. Abdul Kalam, scientifique et ancien président de l’Inde, est ornée de portraits de chercheurs indiens renommés.
Le projet architectural, en accord avec les règles d’urbanisme de la Ville de Paris et de la Cité internationale, respecte les vis-à-vis avec les autres maisons alentours et avec la Maison de l’Inde d’origine. L’implantation est une conception en forme de L implantée au Nord de la parcelle. Elle génère un patio avec la maison d’origine et dialogue visuellement avec celui de la Maison du Brésil. Le patio créé est ouvert vers le Sud afin d’offrir un maximum de lumière naturelle aux espaces de vie et aux bureaux. Le nouveau bâtiment libère le sol et s’installe dans un jardin, oasis de verdure. En opposition à la façade Nord fermée et plus publique, l’ensemble des façades Est, Ouest et Sud sont largement ouvertes vers le soleil et le paysage.
Le bâtiment est chauffé par des radiateurs alimentés par un réseau d’eau chaude classique, connecté sur le réseau CPCU (compagnie parisienne de chauffage urbain) à travers des échangeurs à plaque situés à rez de jardin. L’eau chaude sanitaire est produite dans cette même sous-station CPCU à à rez de jardin. Un complément ECS solaire (35%) est fourni par 20 m² de panneaux solaires thermiques situés en toiture. Les ballons de stockage sont quant à eux situés en rez-de-chaussée du bâtiment. L’alimentation des chambres se fait par les colonnes verticales de chaque empilement de modules. Une VMC hygroréglable assure le renouvellement de l’air et la régulation du taux d’humidité dans chaque chambre.
Compacte, innovante et écologique, la maison s’élève sur 7 étages en modules de bois préfabriqués. Elle a été récompensée par le Trophée Bois Île-de-France 2014 pour son architecture innovante en bois. En 2013, il s’agissait du premier bâtiment en bois en France s’élevant sur une telle hauteur. De plus, l’usage de la structure en bois lamellé-collé présente de nombreux avantages : préfabrication en usine de panneaux de longue portée, montage rapide sur le chantier, épaisseur de l’isolation réduite et bonne résistance au feu.
Les légendes Warli sont autant de récits qui permettent de perpétuer les relations que l’homme entretient avec la nature et celles qui soudent les êtres humains entre eux, à travers lesquelles apparaissent des règles de conduite.
La structure est composée de poteaux et poutres en bois. En tout, 410 m3 d’épicéa d’Autriche sont mis en œuvre.
Les logements figurent parmi les plus vastes du campus : 19 m² pour les chambres individuelles et presque 25 m² pour les chambres doubles.
Chaque chambre profite d’un balcon protégé du soleil par des brise-soleil intégrés aux façades.
Lorsque l’agence d’architecture de Florence Lipsky et Pascal Rollet réalise la Maison de l’Inde, elle propose de donner au projet une dimension artistique en lien avec la culture indienne et fait appel à Hervé Perdriolle, spécialiste de l’art tribal contemporain indien et notamment de la peinture Warli, afin de doter les cuisines collectives de vastes peintures murales. Il confie cette mission à deux artistes Sadashiv et Kishore Mashe qui livrent une légende différente à chaque étage, reprenant des thèmes chers aux tribus Warli.
La Maison de l’Inde comprend 104 logements, 1 studio et un appartement pour chercheurs seniors ainsi qu’une salle des fêtes. Cette extension augmente sa capacité d’accueil de 66 chambres individuelles et 6 chambres doubles.
Dès sa création, la maison de l’Inde a joué un rôle important dans la diffusion de la culture de l’Inde. Elle propose chaque année une riche programmation, ponctuée de célébrations traditionnelles comme la Fête de l’Automne (Durga Puja) qui s’étend sur quatre jours, la Fête des Lumières (Divali), la Journée internationale des étudiants (Saraswati Puja), la Journée internationale des enfants, etc…